Lingua   

L’Égyptienne

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese




« Ô désespoir, dit Lamme,
Mes pieds ne me portent pas.
Ma femme, ma bonne femme,
C’est elle, là-bas !»

« Elle est belle, cette fille si menue
Dans sa mousseline à demi-nue,
Mais, dit Till, trop jeune cette inconnue,
Pour être ton épouse disparue. »

« C’est elle, c’est elle, je le vois.
Et je ne peux marcher, porte-moi !
Danser dévêtue, les seins hors du corsage,
Elle, toujours si douce et si sage.

Ses bras ronds sortent de la dentelle
Et ses dents rient en sa figure
Et se tend, et se tord sa cambrure
Et ses yeux hardis, sûrement, c’est elle. »

« Cette danseuse n’est pas celle que tu aimes,
Dit Till, c’est une Égyptienne de Bohême. »
Soudain, un chien se jette sur la belle
Et Lamme court sauver la donzelle.

« Où as-tu mal ? Dis-le-moi !
Pourquoi ce rire hagard, ce regard plein d’éclats ? »
Lamme l’étreint, Lamme l’enlace.
Il la relève, il l’embrasse.

« Et cette marque sous le sein droit,
Je ne la retrouve pas.
Ciel, ma femme, ce n’est pas toi.
Mais qui est donc dans mes bras ? »

La fille s’enfuit et son rire la suit.
Un grand homme maigre et fier
Dit à Lamme : « Il faut payer le prix ;
Payer ses amours est de bonne guerre.

C’est la fille du chef de notre famille.
Frappée du mal d’amour et sans pudeur,
Elle danse nue dans sa folie.
La nuit devant le feu, elle pleure.

Till demande : « Qui êtes-vous bonnes gens ? »
« Tous nous repoussent, nous sommes des Gitans,
Des danseurs, des musiciens, des magiciens.
Nous vivons de réparations, de rapines ou de rien. »



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