Las de marcher, Till et Lamme
Se reposent au bord du canal
Et regardent passer hommes et femmes,
Hanche contre hanche, un peu bancals.
Till, triste sans Nelle, a soif ;
Lamme, faux veuf, a faim.
Ils cherchent une taverne
Et finissent à la Blauwe Lanterne.
À Gand le lendemain, Till mène grand tapage ;
Il ameute la ville, il sème l’alarme.
Partout, il crie « Aux armes ! Aux armes ! »,
Il appelle les gens au courage.
Sur la place, couché à terre,
Till feint d’entendre une rumeur.
Que guettes-tu ainsi à cette heure ?
Les bourreaux de la terre des pères.
J’entends pousser le bois à brûler les hérétiques.
J’entends venir les gens d’arme ibériques.
J’entends le pas des mercenaires du roi.
Il est fou, disent les bourgeois.
L’autrefois, en Hainaut, à Mons, à Valenciennes
Les placards avaient déjà fait tant de tort.
À Enghien, à Ghlin, à Avesnes,
Pour les bons chrétiens, rode la mort.
Till s’en va de taverne en taverne ;
Il parle aux réformés,
Il dit aux catholiques épris de liberté
Leur avenir en berne.
Till dit : « Quand on est bien portant,
Être soigné contre son gré
Est assez désolant
Et ruine la santé. »
Les placards et l’Inquisition
Ont le grand dessein
De faire l’œuvre saint
De purger l’hérésie, de saigner la raison.
À coups de canons souverains, de couleuvrines,
Nous soignera cette royale médecine.
Riez à présent, mais fuyez demain
Ou soyez en armes quand sonnera le tocsin.
Se reposent au bord du canal
Et regardent passer hommes et femmes,
Hanche contre hanche, un peu bancals.
Till, triste sans Nelle, a soif ;
Lamme, faux veuf, a faim.
Ils cherchent une taverne
Et finissent à la Blauwe Lanterne.
À Gand le lendemain, Till mène grand tapage ;
Il ameute la ville, il sème l’alarme.
Partout, il crie « Aux armes ! Aux armes ! »,
Il appelle les gens au courage.
Sur la place, couché à terre,
Till feint d’entendre une rumeur.
Que guettes-tu ainsi à cette heure ?
Les bourreaux de la terre des pères.
J’entends pousser le bois à brûler les hérétiques.
J’entends venir les gens d’arme ibériques.
J’entends le pas des mercenaires du roi.
Il est fou, disent les bourgeois.
L’autrefois, en Hainaut, à Mons, à Valenciennes
Les placards avaient déjà fait tant de tort.
À Enghien, à Ghlin, à Avesnes,
Pour les bons chrétiens, rode la mort.
Till s’en va de taverne en taverne ;
Il parle aux réformés,
Il dit aux catholiques épris de liberté
Leur avenir en berne.
Till dit : « Quand on est bien portant,
Être soigné contre son gré
Est assez désolant
Et ruine la santé. »
Les placards et l’Inquisition
Ont le grand dessein
De faire l’œuvre saint
De purger l’hérésie, de saigner la raison.
À coups de canons souverains, de couleuvrines,
Nous soignera cette royale médecine.
Riez à présent, mais fuyez demain
Ou soyez en armes quand sonnera le tocsin.
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