Lingua   

Chanson de nature

Maurice Couyba [Maurice Boukay]
Lingua: Francese




La nature, ma mère, un jour m'est apparue.
J'ai cru les hommes fous de ne l'avoir pas crue :

« Mon fils, m'a-t-elle dit, je veux que ta chanson
Porte à chaque opprimé l'espoir de sa rançon.

Quand je les enfantai, les hommes étaient frères :
Ils avaient le bonheur. Ils ont fait les misères!

Le pauvre n'a plus droit à ce qui fut son bien,
Et le riche, ayant tout, ne sait comprendre rien. »


« Voici l'or du soleil et voici l'or des plaines :
Voici l'argent des lys et la neige des laines.

Voici le vert des bois, voici l'azur du ciel ;
Voici les fruits de chair, voici les fleurs de miel.

Tous avaient tout cela. Tout cela n'était guère !
Et tout cela n'est plus qu'un long sujet de guerre.

Le pauvre n'a plus droit à ce qui fut son bien.
Et le riche, ayant tout, ne sait comprendre rien.


« Chaque goutte de lait qui pend à mes mamelle?
Fit les hommes jumeaux et les femmes jumelles.

Chaque goutte de sang qui sort de mon cœur fort
Ne coulait dans leurs cœurs que pour le noble effort .

Et voici que le meurtre au meurtre coïncide,
Et l'homme est devenu le seul être homicide.

Le pauvre n'a plus droit à ce qui fut son bien,
Et le riche, ayant tout, ne sait comprendre rien.


« Écoute : Nul ne doit périr pour qu'un prospère :
Car nul n'a pu sans crime exproprier son frère.

Nul ne doit abuser de ce qui vient de moi :
Car nul n'est à lui seul le gardien de ma loi.

Nul n'a droit à l'excès quand le peu manque à l'autre,
Nul ne peut dire «mien» quand il faut dire «nôtre».

Le pauvre n'a plus droit à ce qui fut son bien.
Et le riche, ayant tout, ne sait comprendre rien. »



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