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L'Italia

Mercanti di Liquore
Lingua: Italiano


Mercanti di Liquore

Lista delle versioni e commenti


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2005
Che/cosa/te/ne/fai/di/un/titolo



L'Italia ... è l'Italia. Come dicevo prima il testo mi è stato dato da Paolini quando stavamo girando delle cose per gli album in una stazioncina vicino a Padova. Lui ha un mucchio di questi quaderni assolutamente affascinanti per uno come me. A casa sua c'è una quantità indescrivibile di quaderni scritti a mano: lui non è amico dei computer, anzi, forse li guarda anche con un po' di disprezzo perché le cose scritte col computer sono tutte uguali... Marco appena può scrive, prende appunti. Una mattina che mi ero appena alzato e non capivo neanche un granché, ha tirato fuori uno di questi quaderni e mi ha detto: "guarda questa potrebbe essere una canzone". Era un pezzo in prosa, non c'era metrica, però mi è piaciuta subito l'idea di paragonare l'Italia a una donna vista prima dagli occhi di un ragazzino che ne è attratto sessualmente e che ha un immaginario tutto suo nei nei confronti di questa donna che realtà non conosce bene. La vede la intravede. Poi col passare degli anni cambia anche la percezione. È un bellissimo modo per raccontare l'evoluzione dell'Italia, sempre nell'ottica della metafora di cui si diceva prima.

Intervista a Lorenzo Monguzzi dei Mercanti di Liquore
"Quand'io l'ho conosciuta l'Italia era già donna
e di costituzione robusta,sana e forte
e più che lavorare direi che tribulava,
poi dato che era grassa, madonna se sudava..."

"Due bestie nella stalla e un coro di galline,
a cui tirare il collo per farci stare bene,
per farci festa l'Italia s'inventava
storie favolose chi lo sa come faceva..."

"Se la portavi in giro,l'Italia maglia rosa,
montava dietro in macchina perchè era rispettosa...
mezzo sedile a lei, e mezzo a noi fratelli,
non proprio di Mameli, però abbastanza belli..."

"Se andava a cena fuori e lei mangiava tutto
che poi ci si poteva specchiare dentro il piatto,
e con la pancia piena di scatto lei s'alzava,
faceva un bell'inchino,l'Italia e poi ballava..
noi zitti e affascinati dal ritmo dei suoi passi
ballava proprio bene come spesso fanno i grassi,
l'Italia nel volteggio sbuffava e s'impegnava
sembrava che cascasse ma si risollevava"

"Quando l'ho conosciuta eravamo compaesani,
puzzava di miseria e aveva modi strani
con quel vocione forte e un tuono di risata,
contenta perchè viva e in più sopravvisuta
a guerra dopoguerra e guerra dopo ancora
di indole puttana e in abito da suora,
maestra di furbizia e un pò voltagabbana
però rispetto ad altri, più tenera ed umana.
Aveva gli occhi ardenti e un bel gesticolare,
il seno prominente, un'aria familiare,
un corpo molto goffo un pò fuori misura
tenuto insieme a stento con i punti di sutura,
eppure è ancora bella magnifica e attraente,
una bellezza impudica e a volte sconveniente,
propensa e ben disposta ai vizi del piacere,
l'Italia sapeva anche godere..."

"Con il passare degli anni ci siam persi di vista,
le scrissi molte volte ma senza mai risposta.
mi dissero che si era messa in certi giri strani
e che si accompagnava con ladri e mascalzoni...
poi ieri l'ho incontrata dentro un supermercato,
l'Italia col carrello al reparto surgelati,
talmente dimagrita che mi pareva un'altra,
gli zigomi rifatti e la frangetta corta"

"Avrei voluto dirle che avevo nostalgia
dei tempi in cui godevo della sua compagnia,
insomma la trovavo bella, davvero seducente
e che anche se lontano ero pur sempre un suo parente"

"Lei mi ha guardato come si guardano i bambini,
mi ha chiesto se sapevo dov'erano i grissini,
vedendomi perplesso di scatto s'è voltata
e in men che non si dica l'Italia se n'è andata..."

"Italia antico amore hai perso l'allegria
e forse non ricordi l'antica cortesia,
ebbene si lo ammetto ci son rimasto male,
che diamine, potevi almeno salutare!
Però malgrado tutto, ti voglio ancora bene
qualcosa di me stesso ancora ti appartiene,
ti piace far la stronza e farmi disperare,
ma so che un giorno o l'altro ti rivedrò ballare"

la la la la
la la la la
la la la la
la la...

inviata da DonQuijote82 - 11/4/2013 - 12:00




Lingua: Francese

Version française – L'ITALIE – Marco Valdo M.I. – 2013
Chanson italienne – L'Italia – Mercanti di Liquore e Marco Paolini – 2005
L'ITALIE

« Quand je l'ai connue l'Italie était déjà femme
De constitution robuste, forte et saine
Plus que travailler, je dirais qu'elle s'agitait,
Et comme elle était grasse, elle suait… »

« Deux bêtes dans l'étable et une chorale de poules,
Qu'on calmait en les serrant par le cou.
Pour nous faire fête, l'Italie s'inventait
Des histoires fabuleuses, tirées d'on ne sait où… »

« Si tu l’emmenais faire un tour, l'Italie en maillot rose,
Montait à l'arrière en voiture car elle était bienséante…
Moitié du siège à elle, et moitié à nous ses frères,
Pas vraiment de Mameli, cependant assez seyants… »

« Quand elle allait dîner dehors, elle dévorait, après quoi
On pouvait se regarder dans le plat,
Et le ventre plein, brusquement elle se levait,
Faisait une révérence, notre Italie et ensuite, dansait.
Nous là, muets et fascinés par le rythme de ses pas.
Elle dansait vraiment bien comme souvent font les gras,
Dans le tourbillon, notre Italie haletait et se démenait
Parfois, tombait mais toujours, elle se relevait »

« Lorsque je l'ai connue, nous étions compatriotes,
Elle puait de misère et avait des manières étranges
Avec cette grosse voix et un rire du tonnerre,
Contente de vivre, en plus de survivre
À la guerre d'après-guerre et la guerre d'après encore
Une nature de putain en habit de nonne,
Maîtresse ès ruses et un peu girouette
Mais respectueuse d'autrui, plus tendre et plus humaine.
Elle avait les yeux ardents et une belle gestuelle,
Le sein ample, l'allure familiale,
Un corps très gauche un peu hors mesure
Contenu avec peine par des points de suture,
Encore belle pourtant, magnifique et attrayante,
D'une beauté impudique et parfois indécente,
Encline et bien disposée aux vices du plaisir,
l'Italie savait même jouir… »

« Avec les ans, nous nous sommes perdus de vue,
Je lui écrivis nombre de fois mais sans jamais de réponse.
On me dit qu'elle s'était mise dans des affaires étranges
Et qu'elle s'entourait de voleurs et de crapules…
Puis hier, je l'ai rencontrée dans un supermarché,
Mon Italie avec son chariot au rayon des surgelés,
Tellement amaigrie qu'elle paraissait une autre,
Avec ses pommettes refaites et sa frange courte »

« J'aurais voulu lui dire que j'avais la nostalgie
Des temps où je jouissais de sa compagnie,
En somme, que je la trouvais belle, séduisante vraiment
Et que même lointain, j'étais toujours son parent »

« Elle m'a regardé comme on regarde les enfants,
Elle m'a demandé si je savais où étaient les purées,
En me voyant perplexe, elle s'est retournée brusquement
Et en un rien de temps, l'Italie s'en est allée… »

« Italie, mon amour ancienne, tu as perdu ta gaîté
Et tu ne te souviens même pas de la vieille courtoisie,
Et même si j'admets que j'ai mal vieilli,
Que diable, tu pourrais au moins me saluer !
Pourtant malgré tout, je t'aime encore
Quelque chose de moi t'appartient encore,
Il te plaît de faire la salope et de me désespérer,
Mais je sais qu'un jour ou l'autre, je te reverrai danser »

la la la la
la la la la
la la la la

inviata da Marco Valdo M.I. - 12/4/2013 - 18:42




Lingua: Francese

Version française – L'ITALIE – Marco Valdo M.I. – 2008
Chanson italienne – L'Italia – Mercanti di Liquore e Marco Paolini – 2005

Je viens de retrouver la version française de la chanson des Mercanti di Liquore que j'avais faite en 2008 et dont je ne me souviens plus si je l'avais envoyée aux CCG - Je crois bien que oui... Mais on ne l'avait pas publiée.

Elle est sensiblement différente de celle que j'ai faite aujourd'hui... et avait été encadrée par un commentaire - qui me paraît des plus pertinents aujourd'hui.


Ce soir, dit l'âne tout frémissant sous le vent et les nuages gris, je voudrais de la poésie, je voudrais de l'Italie. Je voudrais que tu me dises encore une de ces canzones qui me bouleversent tellement, une chanson d'amour, bien triste, bien langoureuse, une chanson de nostalgie.



Je vais le faire assurément, mon ami Lucien. Je vais le faire, mais tu dois bien savoir que la gondole, la barcarole et tout ce folklore hydrique est maintenant un peu désuet et pour tout dire hors de saison, hormis bien sûr, la saison touristique. Ne t'inquiète pas surtout, ça se vend encore, par trains, par cars, par avions entiers. Mais vois-tu, mon bon âne, des chansons pareilles, il te faudra aller les chercher ailleurs.
 
Tu me taquines, tu te moques, en somme, tu te fous de moi, Marco Valdo M.I. et je n'aime pas ça, dit Lucien l'âne en brayant un coup monstrueux. On l'entendit à cinq kilomètres.
 
Arrête, brayou, brayeur de fond, je sais bien que tu n'entendais pas goûter de ce sirop aux algues de la lagune. Tu aimerais quelque chose de fort, de nouveau, de nostalgique, au parfum puissant, de la poésie, quoi. Tu y voudrais de la conviction, du sentiment, un peu de désespoir, du regret, de la tristesse et de l'espoir. En somme, tu voudrais une poésie qui dise ce que sent aujourd'hui l'Italie. J'en ai une sous la main. Je viens de la traduire. Je vais te la dire. Mais avant, parlons un peu encore.
 
De quoi, demande Lucien. Que veux-tu me dire de si important, de si urgent, qui ne peut attendre ?
 
Mais avant de te donner cette poésie, je voudrais que nous nous penchions un instant sur la maladie de l'Italie, car notre amie est très malade.
 
De quoi souffre-t-elle ?, dit l'âne plein d'inquiétude en arrachant une touffe de chiendent d'une langue râpeuse.
 
Si j'en crois les diagnostics en cours, elle souffre de cette terrible maladie qui l'a déjà frappée précédemment. Elle a une rechute de berlusconite. Ne ris pas, c'est une maladie mortelle. C'est une variante évoluée de la mussolinite, qui a failli emporter l'Italie pour de bon au siècle dernier. Ce sont les mêmes symptômes. L'Italie se meurt, ses citoyens étouffent de honte; ses autres habitants gonflent d'orgueil et d'arrogance, d'avidité et d'inconscience. L'air commence à leur manquer. Mais voyons, si tu le veux, cette chanson.
 
Oui, oui, mais de qui est-elle ? Quel est son titre ? Qui sont ses interprètes ? Tu ne m'en as rien dit, s'exclame l'âne un peu en désarroi et rarrachant une touffe de chiendent, d'un coup sec.
 
Elle s'intitule tout simplement : « L'Italie »; elle est l'œuvre des Mercanti di Liquore, tu sais ce groupe de Monza dont je t'ai déjà parlé. Elle chante le désespoir d'un amoureux de l'Italie. C'est une belle chanson d'amour, mais elle a un fort parfum, elle est tonique et pleine de vie. Mais elle n'a pas été facile à mettre en scène, à présenter. C'était un morceau en prose auquel j'avais du mal à donner toute sa dimension de canzone en français. Un peu comme tu peux avoir la surprise devant un texte de roman de Saramago où il n'y  a pas de ponctuation... Le texte était beau, mais il y manquait une respiration, un rythme, une scansion. C'est une complication quand tu traduis, car un texte est la musuique et le rythme par lui-même.Ce qui fait que ma version est fort différente - en apparence - du texte italien. Quoique... J'ai trouvé - après avoir traduit - une entrevue d'un des membres des Mercanti, Lorenzo Monguzi, qui confirme mon approche, me semble-t-il. Je l'ai placée à la fin de cet article.
 


L'Italie .... C'est l'Italie. Comme je le disais, mon texte m'a été donné par Paolini... Lui, il a un tas de cahiers absolument fascinant pour quelqu'un comme moi. Chez lui, il y a une quantité invraisemblable de cahiers écrits à la main; il n'est pas ami des ordinateurs; au contraire, sans doute, il garde même un peu de mépris car les choses écrites avec l'ordinateur sont toutes égales...Marco, dès le moment qu'il peut écrire, il prend des notes. Un matin que je m'étais à peine levé et que je ne comprenais pas encore grand chose, il a sorti un de ces cahiers et il m'a dit : « Regarde, ceci pourrait être une chanson ». C'était un morceau en prose, il n'y avait pas de métrique, cependant, l'idée m'a plu immédiatement de comparer l'Italie a une femme vue d'abord par les yeux d'un garçon qui en est attiré sexuellement et qui a une imagination tout entièrement tournée autour de cette femme qu'en réalité, il ne connaît pas bien. Il la voit, il l'entrevoit. Puis, avec les années, sa perception change aussi. C'est une très belle façon de raconter l'évolution de l'Italie, toujours dans l'optique de la métaphore dont nous parlions précédemment.
Entrevue avec Lorenzo Monguzi, un des membres des Mercanti di Liquore, publiée par La Brigata Lolli (Bielle).


L'Italie

Quand je l'ai connue,
l'Italie était déjà une femme
de constitution robuste et saine
et plus que travailler, je dirais
qu'elle se mettait en peine,
puis comme elle était grasse,
madonna elle suait... 


Dans l'étable, deux bêtes
et un chœur de poules à qui couper la tête
pour se donner du bien, pour se faire une fête,
l'Italie s'inventait des histoires fabuleuses,
qui sait comment elle faisait...

Si on l'emmenait faire un tour,
l'Italie maillot rose
montait à l'arrière de la voiture
car elle était respectueuse...
Moitié de siège pour elle
et moitié pour nous autres ses frères,
pas exactement de Mameli1,
mais quand même suffisamment beaux.


Quand elle allait dîner dehors,
elle mangeait tout
ensuite, on pouvait se mirer dans son assiette,
et la panse pleine, d'un coup, elle se levait,
elle faisait une belle révérence,
l'Italie, et puis, elle dansait...
Nous muets et fascinés
par le rythme de ses pas,
elle dansait vraiment bien
comme font souvent les gras.
L'Italie dans ses virevoltes haletait et forçait,
elle semblait tomber mais elle se relevait.
 
Quand je l'ai connue,
nous étions compatriotes,
elle puait la misère
et avait d'étranges manières
avec sa grosse voix forte et son ton rieur,
contente car elle vivait, car elle survivait encore
à guerre, après-guerre, guerre d'après encore,
avec son caractère de putain et ses habits de sœur,
maîtresse en fourberie et un peu girouette,
mais vis-à-vis des autres,
très tendre et très humaine.
Elle avait de beaux gestes et des yeux ardents
un air familier, le sein proéminent,
un corps très maladroit, un peu hors mesure,
tenu tout ensemble par des points de suture,
pourtant elle était belle encore, magnifique et attirante,
une beauté impudique et parfois inconvenante,
portée et disposée aux vices du plaisir,
l'Italie savait encore jouir...
 
Avec les ans,
nous nous sommes perdus de vue,
je lui écrivis nombre de fois,
mais sans réponse.
On me dit qu'elle s'était mise
dans certaines affaires étranges
avec des voleurs et des voyous...
Puis, hier, je l'ai rencontrée
dans un supermarché, l'Italie
avec sa charrette au rayon des surgelés,
tellement maigrie
qu'elle me paraissait être une autre fille,
avec ses pommettes refaites
et sa petite frange courte.
J'aurais voulu lui dire que j'avais la nostalgie
des temps où je jouissais de sa compagnie;
que je la trouvais belle, en somme, séduisante, vraiment
et que même lointain, j'étais pourtant son parent.
 
Elle m'a regardé comme on regarde les enfants,
elle m'a demandé si je savais où étaient les gressins;
me voyant perplexe, elle s'est retournée soudain,
et dans l'instant, mon Italie s'en est allée...
 
Italie, mon ancienne aimée,
tu as perdu ton allégresse
et peut-être ne te souviens-tu plus de l'ancienne courtoisie
et même si je l'admets, j'en suis resté confus,
que diable, au moins tu pouvais saluer !
Pourtant, malgré tout, je t'aime encore,
quelque chose de moi-même t'appartient.
Il te plaît de faire la pécore
et de me faire désespérer,
mais je sais qu'un jour ou l'autre, je te reverrai danser.

la la la la
la la la la
la la la la
la la...

13/4/2013 - 00:12




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