Lingua   

Par la radio

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese




Papa faisait le guignol, grand-mère contait
Grand-père grognon me disputait
Je cassais les oreilles aux gens, même aux enterrements
Bref, j’épuisais mes parents.
J'étais un pleurnichard
Je ne voyais rien d'autre à faire
Personne n'arrivait à me faire taire
Maman elle-même en avait marre
Tout simplement, je m'embête
Un jour, Papa m'a mis un casque sur la tête
La radio silésienne, la TSF m'a captivé,
J'étais muet et concentré
J'écoutais tout, tout, tout
Les aventures du géant Rübezahl, les cours de bourse
Les matches de foot et les reportages de courses
Avec mes oreillettes, les dames me trouvaient tout chou.

Par la radio, un monde est apparu
Du matin au soir et du soir au matin
Dans ma chambre, au salon, au jardin
Tout le temps et partout, je ne le quitte plus..

Ils avaient évacué la Ruhr, l’autre année déjà.
On parlait de Locarno et de réarmement
Convention par ci, convention par là
Pacte de stabilité et pacte rhénan
Traité de Londres et relents de guerre
Dans les émissions, claquetait la pluie
Et grondait le tonnerre
La fée des ondes enchantait ma vie
Dans le château écossais, une porte grinçait
Le cheval d’Ivanhoé hennissait à l'orée de la forêt.
Avec mes gros écouteurs
J'entendais tout et je baignais dans le bonheur
Stresemann exposait de belles ambitions
Retrouver notre place parmi les nations.
L'Allemagne a un grand avenir,
Et trois grands buts pour y parvenir

Par la radio, un monde est apparu
Du matin au soir et du soir au matin
Dans ma chambre, au salon, au jardin
Tout le temps et partout, je ne le quitte plus..



Un : se renforcer et surmonter les divisions.
Deux : ramener à la nation douze millions
D'Allemands encore sous le joug étranger
Trois : rectifier nos frontières, reprendre Dantzig et
Le corridor polonais et redessiner la haute Silésie.
Et puis, rattacher l'Autriche à la mère-patrie.
Libérer enfin la nation germanique
En attendant faire comme Metternich,
Finasser et se dérober aux décisions.
Bientôt on entrera à la Société des Nations
18 juillet 1925, on parle d'un livre curieux
Aux propos ravageurs, au contenu sulfureux
Mi-programme politique, mi-biographie
« Mein Kampf » d’un certain Adolf Hitler
Un peintre raté, caporal à la dernière guerre.
Il déteste les Juifs, les Roms, les communistes ! Mais qui s'en soucie....

Par la radio, un monde est apparu
Du matin au soir et du soir au matin
Dans ma chambre, au salon, au jardin
Tout le temps et partout, je ne le quitte plus..



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