Lingua   

Malaria mortelle

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese




Étrange d'affirmer son existence
Dans ce trou où n'a plus cours l'ébauche
D'une perspective ou d'une distance,
D'une droite ou d'une gauche...
Ce monde des ombres où je passe la nuit,
Cet intérieur de baleine aux parois poisseuses
Empoisonné par les hurlements, les cris,
Les blessures d'une haine odieuse
Cet univers commun et quotidien
Où des serpents veillent sur des monceaux d'acier.
Dans l'usine où un aveugle cherche en vain
Avec des allumettes qui ne peuvent s'allumer
À allumer des feux contre les moustiques porteurs
De malarias inconnues et mortelles
Tourbillonne l'ombre de chaleur
Lourde, grasse, fangeuse, irréelle.
Une rose blanche au fragile pétale
Plus mince que la toile d'araignée,
Plus tenace que désespérée
Comme un citron vers trois bouches médiévales
Tombe dans le noir du soleil nocturne.
Toute la nuit, est entré dans la pièce l'air de Sassari
Avec les robes des gitanes et leurs senteurs diurnes
L'air des Baléares, de Formentor et d'Andalousie
Est passé, à son tour, léger, sec, subtil
Transporté en hauteur par le vent.
Et puis… les grondements
Des trams et des automobiles
On n'est plus aux temps des mots, ni des jeux interdits,
Quand dans le jardin paternel ou sur la grève
Scintillaient les étoiles de l'Ourse ou de la Chèvre.
L'écran hypnotique des jours d'aujourd'hui
Les tient couchés à la renverse,
L'échine à terre, par les images étourdis,
Gisants sans défense sous l'averse,
Comme le blessé sur le champ de bataille.
Contemple le monde qui s'enfuit et tressaille,
Presque tous ralliés ou résignés
Aux caprices d'un pouvoir insensé.
 



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