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Les Souvenirs en Prison

Marco Valdo M.I.
Language: French




Eau, réveil, pain
Jours et matins
Les souvenirs aident à vivre en prison
Et tout se mêle dans ma chanson.
Les objets qu'on retrouve sans les voir;
Le chien qui aboie dans le noir
Le café matutinal dans la cuisine refroidie,
La lessive odorante sous le fer aplatie,
La lumière fanée des après-midis d'hiver,
Les mots d'amour dans les courants d'air.
Les vaches lancent dans les étables,
De longs mugissements lamentables
Et les gamines courent remplir leur seau
D'une rivière de lait tout moussu, tout blanc.
Sous l'œil concupiscent d'un noir taureau,
Avec la force délicate de leurs doigts d'enfant,
Elles pressent la mamelle un peu gonflée,
Avec ses odeurs de lait, de sueur, de poil et de suée.

Eau, réveil, pain
Jours et matins
Les souvenirs aident à vivre en prison
Et tout se mêle dans ma chanson.
La mamelle oscille d'un doux balancement
Le long des chemins qui conduisent aux ruisseaux,
Où les grandes bouses des passages précédents
Mesurent les temps nouveaux
Et ne comprennent pas
Les horloges universelles battant comme les marteaux
Le devoir comptable de marquer les temps égaux.
Derrière leurs mères, les veaux font leurs premiers pas,
Fascinés par le rythme ésotérique,
Né du mouvement des jambes et du corps,
Des battements du cœur qui battait déjà dans le corps :
Pendules du temps réel, tempo, origine de la musique.
Balancelle de la mamelle maternelle qui passe
Le rythme enferme le temps dans l'espace.

Eau, réveil, pain
Jours et matins
Les souvenirs aident à vivre en prison
Et tout se mêle dans ma chanson.
Des vaches vont et viennent lentement
Et des chèvres, des ânesses
Et des juments sauvages, vraies diablesses,
Sur tous les sentiers du monde, déambulent tranquillement.
Des millions de fois sur des millions de sentiers
Du Bengale au Dahomey, du Missouri à l'Orégon,
De Sagres à Vladivostok, du Tibet au Piémont
Les humains hypnotisés suivent le balancier.
Ainsi serpente la vie de l'homme
Sur les traces de ces vivants métronomes.
L'enchantement des lampes à huile sous les charrettes pendues,
La lampe du mineur dans une galerie perdue,
La lanterne du paysan de retour de sa vigne éloignée.
C'est encore le pendule qui pendule dans les campagnes constellées.



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