Œil qui voit est vu;
Œil qui ne voit pas est invisible.
Dans l'étrange réalité resplendissent les couleurs.
Et chaque chose nous voit
Malgré notre manteau de ténèbres.
Fermant les yeux, l'enfant disparaît.
Seule l'ombre noire le cache.
Le réel qui nous fait est fait de nous.
Il est notre compagnon et notre complice.
Mais là devant, il y a un miroir, un œil,
Un œilleton, un ennemi, un espion
Et dans notre dos, ce contrôle permanent
Ce regard indécent.
Notre corps a mal, pèse,
Et souffre de cette immobilité.
Tout ce qu'on peut toucher, voir, entendre ou sentir
Le drap, les odeurs, les pas,
Les cliquetis, les appels, les voix,
Tout cela existe
Mais d'une existence mineure :
Plus petite, mince, clairsemée,
Et d'une autre couleur.
Quand on ne les voit pas
Les choses sont
Plus petites que la normale.
Ainsi l'oreiller moelleux,
Qui tient ma tête droite,
Je l'imagine de ce jaune-or,
Des demi-lunes d'un empan,
Tout de cuivre scintillantes
Perchées sur les hampes
Des étendards de Lépante.
En réalité, il est rose pastel et bleu ciel.
Et de la taille d'un oreiller normal.
Loin de l'œil du général,
La sentinelle ne voit que sa propre guérite
Et la porte d'où personne ne doit sortir.
Le banni, même s'il veut s'évader,
En attendant de fuir,
Accepte les limites de son monde
Comme le fait l'émigré;
Destins rigides, hommes désespérés,
De ne pas se retrouver,
D'avoir perdu l'unité
De la vie du village
Et leurs mères voilées de noir
Les attendent dans un cauchemar,
Dans la nuit, au bout du voyage.
Œil qui rit, œil qui pleure
Je vois venir la peur
Œil qui pleure, œil qui rit,
Je sens que je revis.
Œil qui ne voit pas est invisible.
Dans l'étrange réalité resplendissent les couleurs.
Et chaque chose nous voit
Malgré notre manteau de ténèbres.
Fermant les yeux, l'enfant disparaît.
Seule l'ombre noire le cache.
Le réel qui nous fait est fait de nous.
Il est notre compagnon et notre complice.
Mais là devant, il y a un miroir, un œil,
Un œilleton, un ennemi, un espion
Et dans notre dos, ce contrôle permanent
Ce regard indécent.
Notre corps a mal, pèse,
Et souffre de cette immobilité.
Tout ce qu'on peut toucher, voir, entendre ou sentir
Le drap, les odeurs, les pas,
Les cliquetis, les appels, les voix,
Tout cela existe
Mais d'une existence mineure :
Plus petite, mince, clairsemée,
Et d'une autre couleur.
Quand on ne les voit pas
Les choses sont
Plus petites que la normale.
Ainsi l'oreiller moelleux,
Qui tient ma tête droite,
Je l'imagine de ce jaune-or,
Des demi-lunes d'un empan,
Tout de cuivre scintillantes
Perchées sur les hampes
Des étendards de Lépante.
En réalité, il est rose pastel et bleu ciel.
Et de la taille d'un oreiller normal.
Loin de l'œil du général,
La sentinelle ne voit que sa propre guérite
Et la porte d'où personne ne doit sortir.
Le banni, même s'il veut s'évader,
En attendant de fuir,
Accepte les limites de son monde
Comme le fait l'émigré;
Destins rigides, hommes désespérés,
De ne pas se retrouver,
D'avoir perdu l'unité
De la vie du village
Et leurs mères voilées de noir
Les attendent dans un cauchemar,
Dans la nuit, au bout du voyage.
Œil qui rit, œil qui pleure
Je vois venir la peur
Œil qui pleure, œil qui rit,
Je sens que je revis.
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