SmockeyNé à Ouagadougou (Burkina Faso) le 24 octobre 1971, d’un père burkinabé et d’une mère française, Serge Martin BAMBARA alias SMOCKEY est originaire du sud-est du Burkina, en pays Bissa. Il est le 3e fils d’une famille de cinq enfants.

Dans les années 90 (88-90) le mouvement rap est naissant au Burkina, quelques groupes de break-dance existent de ci de là et les concours de rap attirent déjà un public pressé de voir ces jeunes rappeurs débiter des vers difficiles dans un anglais phonétique…Smockey sera le premier à « oser » raper en Français sur la scène du CCF de l’époque, il gagnera le concours. Mais en 1991, pour des raisons studieuses, il quitte le Faso natal pour la France. Là bas, il s’exerce en programmation dans un home studio avec son ami arrangeur camerounais Alain Toko.

En 1999 il signe avec la maison EMI son premier single en duo avec la célèbre chanteuse Française LAAM et prend le pseudonyme de SMOCKEY (se moquer).

En mars 2001, SMOCKEY rentre au Burkina et créée son studio qu’il baptise ABAZON ce qui veut dire en langue Bissa « il faut faire vite ». Il n’y avait alors qu’un seul album RAP burkinabè sur le marché, celui de Basic Soul. « Il fallait donc faire vite » avant que le découragement ne gagne la jeunesse.

En septembre 2001. Il produit, réalise et arrange son premier album qu’il intitule « EPITAPHE ». Pour SMOCKEY, « le studio ABAZON est un outil de travail, une façon de voir les choses ».

Deux ans plus tard, sort le second album avec comme titre, « ZAMANA » qui signifie le peuple dans sa langue paternelle Bissa. Il mêle le rap et des rythmes traditionnels africains notamment bissa, son ethnie. On y trouve des duos de Smockey avec Sams’K Le Jah, Didier Awadi, (Positive Black Soul) et Djata.

En décembre 2005 en pleine campagne présidentielle, il se fait remarquer avec un Maxi au titre provocateur, « VOTEZ POUR MOI » dont on trouvera le clip à l’adresse http://www.africahit.com .

Courant Avril 2006 il reçoit la plus haute distinction musicale du Burkina faso : Le Kundé d’or (meilleur artiste de l’année 2005).

Son troisième album, sorti en en février 2007 sous le titre de « Code noir » qui mélange a le rythme traditionnel et moderne à travers le titre « I-yamma », qui devient un véritable tube. Cette chanson lui vaudra la récompense du Kundé de la meilleure chanson moderne d’inspiration traditionnelle. Ce disque est une dénonciation de l’esclavage moderne, de l’irresponsabilité des hommes mariés, de la détresse des commerçants burkinabè à travers le morceau « Rood Woko », l’irresponsabilité des hommes marié, etc. « Code noir », au-delà de la musique, est un rappel historique de ce « recueil de règlements portant sur l’esclavage concocté par Colbert, sur les ordres de Louis XIV, au profit des colons, notamment aux Antilles (..) »…Dans l’album « Code Noir », Smockey incarne plus que jamais la voix des « laissés pour compte ». Ces textes sont plus vindicatifs entraînant du même coup des concerts plus « chauds ».

Mais l’album sort amputé du titre « A qui profite le crime » le titre que nous présentons ci-dessous qui évoque l’assassinat de Thomas Sankara. Sa famille et lui-même ont en effet reçu des nombreuses menaces.

Depuis 2005, Smockey se produit dans de nombreux concerts à l’étranger. Il représente le Burkina Faso avec Smarty aux Artiste Unis pour le Rap Africain (AURA), ce réseau de rappeurs africains qui comprend aujourd’hui 17 rappeurs du continent mobilisés tous ensemble autour d’un projet d’aide à l’enfance.

Smockey participe aussi au projet collectif « Présidents d’Afrique », produit par son ami et frère lutte Didier Awadi, un projet ambitieux et multimédia dans lequel collaborent plusieurs rappeurs du continent se relaient pour rapper et illustrer, sur fond de portraits et de discours, l’histoire politique et l’avenir du continent.

Smockey est marié et père d’un enfant.