Georges Brassens: Les passantes
GLI EXTRA DELLE CCG / AWS EXTRAS / LES EXTRAS DES CCGOriginale | Version française – Les Passantes – Marco Valdo M.I. – 2009 |
GEORGES BRASSENS: LES PASSANTES Je veux dédier ce poème A toutes les femmes qu'on aime Pendant quelques instants secrets A celles qu'on connaît à peine Qu'un destin différent entraîne Et qu'on ne retrouve jamais A celle qu'on voit apparaître Une seconde à sa fenêtre Et qui, preste, s'évanouit Mais dont la svelte silhouette Est si gracieuse et fluette Qu'on en demeure épanoui A la compagne de voyage Dont les yeux, charmant paysage Font paraître court le chemin Qu'on est seul, peut-être, à comprendre Et qu'on laisse pourtant descendre Sans avoir effleuré sa main A la fine et souple valseuse Qui vous sembla triste et nerveuse Par une nuit de carnaval Qui voulut rester inconnue Et qui n'est jamais revenue Tournoyer dans un autre bal [*] A celles qui sont déjà prises Et qui, vivant des heures grises Près d'un être trop différent Vous ont, inutile folie, Laissé voir la mélancolie D'un avenir désespérant A ces timides amoureuses Qui restèrent silencieuses Et portent encor votre deuil A celles qui s'en sont allées Loin de vous, tristes esseulées Victimes d'un stupide orgueil [**] Chères images aperçues Espérances d'un jour déçues Vous serez dans l'oubli demain Pour peu que le bonheur survienne Il est rare qu'on se souvienne Des épisodes du chemin Mais si l'on a manqué sa vie On songe avec un peu d'envie A tous ces bonheurs entrevus Aux baisers qu'on n'osa pas prendre Aux coeurs qui doivent vous attendre Aux yeux qu'on n'a jamais revus Alors, aux soirs de lassitude Tout en peuplant sa solitude Des fantômes du souvenir On pleure les lèvres absentes De toutes ces belles passantes Que l'on n'a pas su retenir | LES PASSANTES Je dédie cette chanson À chaque femme sentie comme amour dans un moment de liberté. À celle connue à peine On n'avait pas de temps et elle valait la peine d'y perdre un siècle de plus. À celle qu'il faut presque imaginer Tant tu l'as vue vite passer De son balcon à un secret au-delà et il te plaît de te remémorer le sourire qu'elle ne t'a pas fait et que tu lui as imposé dans un vide de bonheur. À la compagne de voyage Ses yeux le plus beau paysage Font sembler plus court le chemin et peut-être es-tu l'unique à la comprendre et la fais-tu descendre sans la suivre Sans lui avoir effleuré la main. À celles qui sont déjà prises Et qui vivant des heures désolées Avec un homme désormais trop changé t'ont laissé, inutile folie, voir le fond de la mélancolie D'un avenir désespéré. Images chères pour un instant vous serez bientôt une foule distante Dépassées par un souvenir plus récent Pour peu que le bonheur revienne il est fort rare qu'on se souvienne Des épisodes du chemin. Mais si la vie te fait faux bond Il t'est plus difficile d'oublier ces bonheurs entrevus Ces baisers qu'on n'osa pas donner ces occasions laissées en attente ces yeux plus jamais revus. Alors dans les moments de solitude Quand le regret devient habitude, Une manière de vivre ensemble, On pleure les lèvres absentes de toutes les belles passantes Que nous n'avons pas réussi à retenir. |
[*] Georges Brassens n'a jamais chanté ces couplets dans les versions qu'il a enregistré pendant sa vie. Le premier de ces deux couplets a été interprétée pour la première fois par Maxime Le Forestier. Le texte dans son intégralité (sur la même musique) a été enregistré en interprété en 1998 par Richard Parreau.
Georges Brassens non ha mai cantato queste strofe nelle versioni che ha interpretato e inciso in vita. La prima delle due strofe è stata interpretata per la prima volta da Maxime Le Forestier. Il testo completo (sulla stessa musica) è stato inciso e interpretato nel 1998 da Richard Parreau.
[**] v. n. 1