Μενέλαος Λουντέμης: Άουσβιτς / Menelaos Loudemis: Auschwitz
GLI EXTRA DELLE CCG / AWS EXTRAS / LES EXTRAS DES CCGVersion française – AUSCHWITZ – Marco Valdo M.I. – 2019 | |
AUSCHWITZ Così la chiamavano un tempo. Ed era una fabbrica per la produzione di cenere con l'uomo come materia prima. Ora è un enorme crogiuolo. Una superficie sprofondata nella terra trascinandosi all'inferno le sue croci. Ora, là, la vita si squaglia trasformata in erba! Di tutto quanto, non era rimasto nulla a parte un ricordo errante appollaiato sulle casse toraciche vuote e sui crani dei morti, pieni di ragnatele. Così la chiamavano un tempo. Auschwitz! Ora è una necropoli sterminata che ha preso le sue parole, e se n'è andata. Partita, lasciandosi dietro un gemito agghiacciante. E, quando cade la sera, Pan suona il suo flauto nelle ossa piene di buchi. E le stelle brillano tristemente nelle orbite vuote degli occhi. Soltanto i pipistrelli si svegliano presto e volano come remando spaventati nelle tenebre. Così la chiamavano un tempo. Per tre anni così la hanno chiamato. Ora non è più altro che un terreno allucinante dove gli avvoltoi gracchiano affamati. Dove capelli sciolti corrono tra i cespugli piangendo se stessi. Dove manine di bambini biancheggiano come margherite. E scarpine, - incredibili, fantastiche scarpine - cercano i loro piedi. Così la chiamavano, un tempo. Ma gli uomini son stati spinti a dimenticarsene. Han chiamato la Primavera che arrivasse, che là depositasse i suoi semi, che richiamasse i suoi uccelli e che disseminasse le sue farfalle e gli scrosci di allegre risa dei bambini. Però la Primavera quest'anno è arrivata con tristezza, e le farfalle si son dipinte le ali di nero. Perché là, accanto alle radici, giace, con infinita pena, lo sguardo di un bambino. Così la chiamavano, un tempo. Ora se n'è andata. Una notte, ha preso i suoi scheletri e è scappata da sotto gli occhi delle sentinelle che giocavano a cricket bestemmiando in inglese. E insieme a loro... È scappato anche uno stormo di corvi che si lagnavano d'essere digiuni da anni. Perché era da tempo, che a Auschwitz pioveva sangue. Così la chiamavano, un tempo. Ora, la Lorelei in quel terreno ci pianta le patate, perché Auschwitz non esiste più. Perché, una notte tiepida, Auschwitz la hanno svegliata, la hanno caricata su grossi aeroplani e la hanno distribuita in Asia e in Africa (e un pochino anche in Alabama). È là che ora, all'aperto, brucian di nuovo i girarrosti (animali misti, case, donne). Un arrosto misto d'ogni cosa, senza la scienza perfezionata dei “Von”. Perché, ora, comandano i “Mac” e qualche panzone del vecchio Sud, che bruciano e massacrano lanciando urletti. Non sanno nemmeno arrostirti un professore con un po' di Beethoven in sottofondo. E là, ora, è diventato tutto uno schifo, ammazzare così, solo per ammazzare, (l'Arte per l'Arte...). E l'hanno incrementata, povera la mia Auschwitz, l'hanno incrementata, la gamma dell'ammazzare. Quantità, quantità, quantità. Eh sì, povera la mia Auschwitz. Ecco perché siamo stati vinti. | AUSCHWITZ Version 1. – 1947 On l’appelait ainsi, un temps. C’est un magma de cendres, maintenant Et une terre qui s’est effondrée Entraînant ses vies en enfer. Maintenant, chue, la vie s’est liquéfiée Parmi les épineux, les cendres et la poussière. Maintenant, on appelle « Auschwitz » des torses Par les bras des mères abandonnés, Des baraques remplies de saleté Et des yeux vides et sans écorce. Auschwitz ! Ainsi, ils l’appelaient un temps. Maintenant, c’est une nécropole infinie Qui a pris ses mots et s’en est allée. Elle est partie, Laissant derrière soi un spasme glaçant. Le soir, le vent souffle, Joue de la flûte dans les crânes Et les étoiles tristes brillent aux cieux Des orbites vides des yeux. Les chauves-souris tôt éveillées, Dans les ténèbres, rament effrayées « Auschwitz », ils l’appelaient un temps. Comme ça, pendant trois ans. Maintenant, c’est un terrain Une immense pâture pour vautours Qui graillent affamés nuit et jour. Bric-à-brac, pacotille inutile, Qui se détache, blanche sur l’herbe, des décombres. Cheveux libres se poursuivant dans les buissons, Cheveux arrachés pleurant sur leurs cadavres. Là, se trouvent encore de petites mains squelettiques d’enfants, Marguerites à cinq pétales, tout ajourées. Et des chaussures… un déluge de chaussures endeuillées De petits pieds, petits incroyablement, Qui cherchent à retrouver l’autre chaussure égarée. Oui. C’est comme ça qu’on l’appelait autrefois. Les hommes ont disparu dans les frimas. Mais cette année, est arrivé le printemps Il a semé là ses graines sur le camp. Des dizaines de milliers de coquelicots Et des fleurs sauvages par monceaux, Ont richement décoré cette zone – Dans leurs racines gisent les éclats de rires Et les frissons de joie des enfants… Alors, cette année, s’est réveillé le printemps. Pour cette raison, les papillons, de désespoir Se sont peint les ailes en noir. Car là, noir sur le sol noir, Gît, triste infiniment, Le regard d’un enfant. Auschwitz ! Ainsi, ils l’appelaient un temps. C’est comme ça qu’ils l’appelaient. Maintenant, elle est partie. Une nuit, elle a pris ses squelettes Et est descendue, là-bas en Méditerranée. C’est ici, dans notre péninsule, que pleure maintenant Son sol, auquel ils ne donnaient plus de nourriture carnée. Une nuit, elle s’est enfuie sous les yeux de gardes indifférents. Qui jurent en anglais en jouant au cricket. Ils jurent et ils s’instruisent Dans l’art raffiné de Kramer et d’Irma Grese. Et avant-hier, leur diplôme ils ont obtenu Et dans leurs avions, ici, ils sont venus . Avec un vol de corbeaux transhumants. (Car à Auschwitz depuis longtemps, il pleuvait du sang…) Ainsi, on l’appelait, en ce temps-là. Présentement, la Lorelei y plante des pommes de terre, Car Auschwitz n’existe plus. Là-bas, n’est plus là. Auschwitz, ils l’ont réveillée comme dans les baraques du lager, Par une nuit tiède et ils l’ont envoyée en Grèce. Auschwitz ! Pauvre Majesté déchue ! Pleure à présent. Ta gloire a été éclipsée définitivement, Par les grands feux qui s’élèvent de Grèce ! Gyaros, Makronissos, Psyttalia, Ikaria – gloire ! Et toi, Reich, et comment ! Nous t’avons vaincu ! Version 2 – 1973 (?) C’est comme ça qu’on l’appelait. Et c’était Une usine de production de cendres Avec l’homme comme matière première. Maintenant, c’est un immense creuset. Une surface enfoncée dans la terre Traînant ses croix en enfer. Là-bas, la vie s’atrophie Transformée en herbe ! De tout cela, il n’est resté mie. À part un souvenir qui erre Et se perche sur des thorax vides Et sur les crânes des morts, rêvant de terre. Auschwitz ! Ainsi, ils l’appelaient un temps. Maintenant, c’est une nécropole infinie Qui a pris ses mots et s’en est allée. Elle est partie, Laissant derrière soi un spasme glaçant. Et quand le soir chute, Pan joue de sa flûte Dans les os venteux Et les étoiles tristes brillent aux cieux Des orbites vides des yeux. Les chauves-souris tôt éveillées, Dans les ténèbres, rament effrayées. Ainsi, on l’appelait un temps. Comme ça, ils l’ont appelée pendant trois ans. Ce n’est plus à présent Qu’un terrifié terrain Où les vautours attardés ont faim. Là où aux buissons, des cheveux arrachés s’accrochent Pleurant sur eux-mêmes, Où de petites mains d’enfants Blanchissent comme des marguerites. Et des chaussures, – D’incroyables et fantasmatiques petites chaussures – Cherchent leurs pieds tremblants. Ainsi, on l’appelait un temps. Mais les hommes, poussés par l’oubliance, Ont appelé le printemps, Pour qu’il y dépose ses semences, Qu’il ramène ses oisillons, Qu’il déploie ses papillons Et les éclats joyeux des rires des enfants. Mais cette année, le printemps, Est venu vêtu d’un désespoir Et les papillons ont peint leurs ailes en noir. Car là, noir sur le sol noir, Gît, triste infiniment, Le regard d’un enfant. Ainsi, on l’appelait un temps. Maintenant, elle a fait la belle. Une nuit, elle a pris ses squelettes Et s’est enfuie sous les yeux des sentinelles Qui juraient en anglais en jouant au cricket Et avec eux… A fui aussi un vol de freux Qui se plaignaient d’être à jeun depuis un si long temps Car à Auschwitz, depuis longtemps, il n’y avait plus de sang. Auschwitz ! Ainsi, on l’appelait un temps. La Lorelei ne pleure plus Dans ce terrain, elle plante des patates au printemps, Car Auschwitz n’existe plus. Par une nuit tiède, Auschwitz fut réveillée, Dans de gros avions, ils l’ont chargée. Et l’ont portée en Asie et en Afrique. (Et un peu aussi en Alabama). C’est là que Maintenant, à l’air, brûlent à nouveau les flammes. (Mixtes d’animaux, de maisons, de femmes). Un mélange de tout et de personnes, Sans la science perfectionnée des « Vons ». Car, à présent, les « Macs » commandent Et dans le vieux Sud, des gros lourdauds en bande Brûlent et massacrent en lançant des hurlements. Ils ne savent même pas rôtir un enseignant Avec un peu de Beethoven en arrière-plan. Et là, maintenant, c’est tout un bazar : Tuer comme ça, juste pour tuer, (L’Art pour l’Art…). Et ma pauvre Auschwitz, ils ont étendu, L’éventail des meurtres. Ils l’ont augmenté, Quantité, quantité, quantité ! Ma pauvre Auschwitz, en vérité, Voilà pourquoi nous avons été vaincus. |