È fatto giorno
Maria MontiOriginale | Version française – LE JOUR S’EST LEVÉ – Marco Valdo M.I. – ... |
È FATTO GIORNO Io sono meno di niente in questa folla fatta di stracci ho preparato la sacca da viaggio come una di passaggio Binario numero dieci non più sentire l'urlo del tram le voci stanche, le voci spente della vostra povera gente Nella grotta in fondo al vico eran tutti intorno alla morta le legavano strette le punte delle scarpe di tela incerata Lasciare questa città vuoto confine pieno d'attese dove piangevano nell'emigrare i loro padri all'oltremare Son sola di passaggio una che torna alla montagna dove la casa è una gabbia sospesa dell'alba del libero cielo Qui da noi nessuno è mai morto mai nessuno ha cambiato toletta qui si portano ancora le ghette quelle stesse d'una volta Da noi non si può morire venga con me chi vuole venire suoneremo la nostra zampogna sulla pelle di giovane capra Batteremo sul nostro tamburo: è fatto giorno! La la la larara la la la... Siamo entrati nel gioco anche noi con i panni e le facce che abbiamo i conigli si son ritirati e già cantano i galli nel cielo: è fatto giorno! La la la larara la la la... | LE JOUR S’EST LEVÉ Je suis moins que rien Dans cette foule faite de loques. J’ai préparé mon sac de voyage. Comme quelqu’un de passage. Quai numéro dix : Ne plus entendre le crissement du tram, Les voix fatiguées, les voix éteintes De vos pauvres gens. Dans la grotte au fond de l’impasse, Ils étaient tous autour de la morte, Ils lui liaient les pointes serrées De ses chaussures de toile cirée. Quitter cette ville, Frontière vide pleine d’attente, Où pleuraient leurs pères En émigration outremer. Je suis seulement de passage, Moi qui retourne à ma montagne, Où ma maison est une cage suspendue À l’aube du ciel libre. Ici, chez nous, jamais personne n’est mort, Jamais personne n’a changé de toilette : Ici, on porte encore les guêtres, Les mêmes que nos ancêtres. Chez nous, on ne peut pas mourir. Viens avec moi qui veut venir ; Nous jouerons de notre cornemuse Sur la peau d’une jeune chèvre. Nous battrons notre tambour : Il fait jour ! La la la la larara la la la la la… Nous sommes entrés dans le jeu nous aussi Avec les vêtements et les visages que nous avons. Les lapins s’en vont Et les coqs chantent déjà dans le ciel : le jour s’est levé ! La la la la larara la la la la la… |