Jacques Brel: Ces Gens-là
GLI EXTRA DELLE CCG / AWS EXTRAS / LES EXTRAS DES CCGTrasposizione italiana di Herbert Pagani, interpretata da Giorgio... | |
JACQUES BREL: CES GENS-LÀ D’abord, d’abord, il y a l’aîné ; Lui qui est comme un melon, Lui qui a un gros nez, Lui qui ne sait plus son nom, Monsieur, tellement qu´il boit, Tellement qu´il a bu, Qui ne fait rien de ses dix doigts Mais lui qui n´en peut plus, Lui qui est complètement cuit, Et qui se prend pour le roi, Qui se saoule toutes les nuits Avec du mauvais vin Mais qu´on retrouve matin Dans l´église qui roupille Raide comme une saillie, Blanc comme un cierge de Pâques Et puis qui balbutie Et qui a l´œil qui divague. Il faut vous dire, Monsieur, Que chez ces gens-là, On ne pense pas, Monsieur, On ne pense pas, on prie. Et puis, il y a l´autre Des carottes dans les cheveux, Qui n'a jamais vu un peigne, Qui est méchant comme une teigne, Même qu´il donnerait sa chemise À des pauvres gens heureux ; Qui a marié la Denise, Une fille de la ville, Enfin, d´une autre ville Et que ce n´est pas fini, Qui fait ses petites affaires Avec son petit chapeau, Avec son petit manteau, Avec sa petite auto, Qui aimerait bien avoir l´air Mais qui n'a pas l´air du tout – Faut pas jouer les riches Quand on n´a pas le sou – Il faut vous dire, Monsieur, Que chez ces gens-là, On ne vit pas, Monsieur, On ne vit pas, on triche. Et puis, il y a les autres La mère qui ne dit rien Ou bien n´importe quoi. Et du soir au matin, Sous sa belle gueule d´apôtre Et dans son cadre en bois, Il y a la moustache du père Qui est mort d´une glissade Et qui regarde son troupeau Bouffer la soupe froide Et ça fait des grands slurps, Et ça fait des grands slurps. Et puis, il y a la toute vieille Qui n'en finit pas de vibrer Et qu´on attend qu´elle crève Vu que c´est elle qui a l´oseille Et qu´on n´écoute même pas Ce que ses pauvres mains racontent. Il faut vous dire, Monsieur, Que chez ces gens-là, On ne cause pas, Monsieur, On ne cause pas, on compte. Et puis et puis Et puis, il y a Frida Qui est belle comme un soleil Et qui m´aime pareil Que moi j´aime Frida. Même qu´on se dit souvent Qu´on aura une maison Avec des tas de fenêtres, Avec presque pas de mur, Et qu´on vivra dedans, Et qu´il fera bon y être, Et que si ce n´est pas sûr, C´est quand même peut-être Parce que les autres ne veulent pas, Parce que les autres ne veulent pas. Les autres, ils disent comme ça, Qu´elle est trop belle pour moi, Que je suis tout juste bon À égorger les chats. Je n´ai jamais tué de chats, Ou alors, il y a longtemps, Ou bien, j´ai oublié, Ou ils ne sentaient pas bon. Enfin, ils ne veulent pas. Parfois quand on se voit – Semblant que ce n´est pas exprès – Avec ses yeux mouillants, Elle dit qu´elle partira, Elle dit qu´elle me suivra. Alors pour un instant, Pour un instant seulement, Pour un instant Alors moi je la crois, Monsieur, Pour un instant, Pour un instant seulement, Monsieur. Parce que chez ces gens-là, Monsieur, on ne s´en va pas. On ne s´en va pas, Monsieur, On ne s´en va pas On ne s'en va pas... Mais il est tard, Monsieur Il faut que je rentre Chez moi. | CHE BELLA GENTE Sì avvocato, lei mi parla così della provincia perché non li conosce. Lei non sa mica come è fatta questa gente qua. Lo vede quello là, sì quello col testone, lui che a quest’ora qua non sa già più il suo nome, un nome rispettato, la casa sulla piazza, mai che abbia lavorato, arriva qui ogni sera e inchioda il suo sedere davanti a un tavolino e affoga nel barbera. Poi quando vien mattino te lo ritrovi dove? Ma in chiesa sissignore, dritto come una scopa con l’occhio d’affogato va far la comunione per smaltire il vino. Mi creda avvocato che quel verme lì non pensa mica sa? No! Prega! E poi c’è il fratellino, un "temperapennini", ragioniere al catasto, incassa bustarelle, distribuisce inchini, peggio d’un dente guasto, pensi che s’è sposato con una mezza gobba solo perché ha la dote, ma non gli basta mai. Col suo bel cappellino, col suo bel cappottino, col suo bel "seicentino" fa pure lo strozzino! Non manca una funzione, deve tenere d’occhio sessanta debitori che lui tiene in ginocchio. Mi creda avvocato che quel fetente là non prega mica sa? Frega! E poi ci sono gli altri, la madre sempre muta che macina golfini e il padre possidente che è morto scivolando sul pavimento a cera. Da una cornice nera come da una finestra osserva tutto il gregge che mangia la minestra e senti fare ‘CHHIU-CHHIU’, e senti fare ‘CHHIU-CHHIU’. E poi c’è la bisnonna che trema ma non muore, le contano le ore e invocano il momento di chiudere la bara e aprire il testamento. Mi creda avvocato ai funerali di quella gente lì mica si canta sa? No, ah, ah, no! Si conta! E poi, e poi, e poi c’è Margherita che è bella come il sole e lei non ha idea del bene che mi vuole, sogniamo addirittura una casa nostra è piena di finestre e quasi niente mura e dentro solo noi a ridere di gioia, la cosa è già sicura, solo che c’è una noia: la sua famiglia è contro,la sua famiglia è contro. Ce l’hanno su con me, mi danno del pezzente, mi danno del barbone, e già per quella gente è meglio un delinquente ma con la posizione, e anche se la figlia sembra differente è nata ed è cresciuta in quell'ambiente. Da un mese a questa parte la tengono al guinzaglio e quando ci incontriamo gli occhi di lei mi fissano e sembra che mi dica che un giorno fuggirà, che mi raggiungerà e allora in quel momento, allora io le credo avvocato ma solo in quel momento, perché da quelle case là nessuno scappa mai! Ha capito avvocato? Da lì non si va via! Oh come è tardi! Mi scusi, io torno a casa mia… |