Marschlied 1945
Erich KästnerOriginal | Version française – MARCHE 1945 – Marco Valdo M.I. – 2014 |
MARSCHLIED 1945 Prospekt: Landstraße. Zerschossener Tank im Feld. Davor junge Frau in Männerhosen und altem Mantel, mit Rucksack und zerbeultem Koffer. In den letzten dreißig Wochen zog ich sehr durch Wald und Feld. Und mein Hemd ist so durchbrochen, daß man's kaum für möglich hält. Ich trag Schuhe ohne Sohlen, und der Rucksack ist mein Schrank. Meine Möbel hab'n die Polen und mein Geld die Dresdner Bank. Ohne Heimat und Verwandte, und die Stiefel ohne Glanz, - ja, das wär nun der bekannte Untergang des Abendlands! Links, zwei, drei, vier, links, zwei, drei – Hin ist hin! Was ich habe, ist allenfalls: links, zwei, drei, vier, links, zwei, drei – ich habe den Kopf, ich hab ja den Kopf noch fest auf dem Hals. Eine Großstadtpflanze bin ich. Keinen roten Heller wert. Weder stolz, noch hehr, noch innig, sondern höchstens umgekehrt. Freilich, als die Städte starben ... als der Himmel sie erschlug ... zwischen Stahl- und Phosphorgarben damals war'n wir gut genug. Wenn die andern leben müßten, wie es uns sechs Jahr geschah – doch wir wollen uns nicht brüsten. Dazu ist die Brust nicht da. Links, zwei, drei, vier, links, zwei, drei – Ich hab keinen Hut. Ich hab nichts als: links, zwei, drei, vier, links, zwei, drei – ich habe den Kopf, ich hab ja den Kopf noch fest auf dem Hals! Ich trage Schuhe ohne Sohlen. Durch die Hose pfeift der Wind. Doch mich soll der Teufel holen, wenn ich nicht nach Hause find. In den Fenstern, die im Finstern lagen, zwinkert wieder Licht. Freilich nicht in allen Häusern. Nein, in allen wirklich nicht... Tausend Jahre sind vergangen samt der Schnurrbart-Majestät. Und nun heißt's: Von vorn anfangen! Vorwärts marsch! Sonst wird's zu spät! Links, zwei, drei, vier, links, zwei, drei – Vorwärts marsch, von der Memel bis zur Pfalz! Spuckt in die Hand und nimmt den Koffer hoch. Links, zwei, drei, vier, links, zwei, drei – Denn wir hab'n ja den Kopf, denn wir hab'n ja den Kopf noch fest auf dem Hals! | MARCHE 1945 Au cours des trente dernières semaines J'ai beaucoup erré par les forêts et les prés. Et ainsi ma chemise a crevé, À ne plus pouvoir la mettre. Je portais des souliers sans semelle, Et mon sac à dos est mon seul bagage. Les Polonais ont pris mes meubles Et la Dresdner Bank, mon argent. Sans patrie et sans famille, Sans avenir, sans présent, Voilà bien la fameuse Décadence de l'Occident ! À gauche, deux, trois, quatre, À gauche, deux, trois – Ici est ici ! Je n'ai rien d'autre : À gauche, deux, trois, quatre, À gauche, deux, trois – Si j'ai ma tête, moi j'ai encore ma tête Solidement plantée sur mes épaules. Je suis une plante de grande ville. Qui ne vaut pas lerche. Ni fière, ni brillante, ni exubérante, Mais plutôt le contraire. Quand même, les villes meurent… Le ciel les a tuées… Sous des gerbes de phosphore et d'acier Pour cela nous étions assez bonnes. Si les autres devaient vivre, Ce qui durant six ans nous est arrivé – Mais nous ne voulons pas nous vanter. En plus, il n'y a pas de quoi rire. À gauche, deux, trois, quatre, À gauche, deux, trois – Ici est ici ! Ce que j'ai, est tout juste : À gauche, deux, trois, quatre, À gauche, deux, trois – J'ai ma tête, moi j'ai encore ma tête Solidement plantée sur mes épaules. Je porte des chaussures sans semelle. Dans mon pantalon, le vent siffle. Mais le diable me prendra, Si je ne trouve pas de toit. Aux fenêtres, qui sont Dans l'obscurité, la lumière cligne. Mais pas dans toutes les maisons. Non, vraiment pas dans toutes… Mille ans ont passé Emportant la moustache et le chancelier. Et maintenant il faut : Commencer sans retard ! En avant marche ! Bientôt, il sera trop tard ! À gauche, deux, trois, quatre, À gauche, deux, trois – Ici est ici ! Ce que j'ai, est tout juste : À gauche, deux, trois, quatre, À gauche, deux, trois – J'ai ma tête, moi j'ai encore ma tête Solidement plantée sur mes épaules. |