Ballade auf den Dichter François Villon
Wolf BiermannVersion française – BALLADE DU POÈTE FRANÇOIS VILLON – Marco ... | |
BALLATA PER IL MIO FRATELLONE FRANÇOIS VILLON François Villon abita qua. È mio fratello, in casa mia. Se entra una faccia che non va, agguanta il vino e tela via. Si chiude nell'armadio, sai, e aspetta zitto, fino a che l'aria è pulita, ma non è tutta pulita l'aria mai. Puzza, il poeta. Ma dové certo odorare di lillà secoli addietro, prima che lo sotterrassero, François! Ma se ho un amico, qui da me, con due belle sbarbine o tre, lì esce e trinca insieme a noi, fino alle sei del giorno poi. - E canta, canta, meglio d'un disco! E canta, canta! E se si scorda il testo, glielo suggerisco dalle poesie di Brecht. Al gabbio, lui, c'è stato già e mica ci ritorna lì! La Chiesa e le Autorità volevano impiccarlo, sì! E mentre lo racconta, un po' ride e un po' piange fra sé e sé. Ma se ci parla di Margot no, non risponde più di sé! Chissà che gli avrà fatto? Mha! Non voglio insistere, però. E' roba di tanti anni fa, e con le sue poesie, Villon, con le sue suppliche, se l'è scampata d'un tanto così, voltando il culo a preti e a re... Gli è proprio andata bene, sì! - E s'è scampato ogni volta il groppo con i suoi versi. Povero pollo, gli sarebbe pesato troppo il culo appeso al collo! La vanità degli ori altrui da un miglio la annusava già. Buchi di culo, proprio lui, ne ha immortalati in quantità. Ma il mio fratello, il mio Villon è un lurido che non ce n'è. Quando beveva e andava con le sue puttane a tre a tre, Cantava allora, allora sì, l'amore quanto bello è! Adesso è seduto lì che blatera non si sa che. La vodka a dir la verità gli brucia un po', non fa per lui. Ed il tedesco non lo sa; gli è sempre stato un poco sui... - Gli hanno insegnato fin da bambino la lingua dei Padri, il latino! Ma quando crebbe, trattò di più col popolaccio, phu! Quando Maria viene un po' qui, Villon allora se ne va. Passeggia lungo il muro di Berlino e allarma la città. L'esercito gli spara su, ma sangue non glien'esce, no. E' vino rosso che vien giù dai buchi di François Villon. E sopra il fil spinato, va suonando l'arpa. Ed tutt'e due le raffiche, di qua e di là, sparano sulle note sue. Quando verso l'alba, Maria spolpato fino all'osso m'ha, e si prepara ad andar via, a lavorare giù in città, Villon ritorna e chiude il portone, con una bestemmia delle sue, pieno di piombo e di compassione in fondo per noi due. Naturalmente, tutto ciò si è già saputo, sì, perché in 'sto Paese non si può tener nascosto niente, ahimè! Così stanotte, eran le tre, mi hanno bussato e sulla via apro il portone nudo, e c'è una squadra di polizia. E mi hanno detto allora "Herr Biermann, lei ci è noto già come figlio della DDR, ci confessi la verità! Non abita mica da lei un parigino strano un po', da circa cinque mesi o sei, un certo ...un certo Franz Villon? Un agitatore che tutte le notti - abbiamo le foto qui - spaventa i nostri poliziotti?" Ed io ho risposto "Sì! Certo che lo conosco, sì, quel porco senza dignità! Abita esattamente qui e lo so bene chi è e che fa! Voleva fottermi, Villon! Voleva mettermi nei guai! Mi ricattava ed io perciò non ve l'ho consegnato mai! Quel figlio d'una cagna sta dentro l'armadio! Grazie a Dio ci siete voi! Ne avevo già fin sui capelli di lui io! Ma io non c'entro con Villon! Io ho sempre agito in onestà! E nelle mie canzoni non canto che di fiori, si sa! E così i tizi della Polizia scassarono l'armadio: c'era soltanto vomito, e porcheria che lenta colava via. | 1. François Villon, mon frère aîné Habite la même chambre que moi Quand des gens viennent fouiner chez moi Villon va toujours se cacher Alors il se planque dans le placard Avec une bouteille de Pommard Et attend que l'air redevienne pur Mais l'air n'est jamais tout-à-fait pur Le poète pue la mort en fleur Il devait ainsi fleurer Avant même, le jour et l'heure Où comme un chien, ils l'ont enterré Quand un ami est là, par bonheur Et trois belles filles Alors, il sort de sa penderie Et trinque jusqu'aux premières lueurs. Et chante parfois une chanson Des ballades et des histoires S'il oublie son texte, je lui souffle Du Brecht, des poésies et des chansons 2. François Villon, mon frère aîné Fut souvent arrêté L'église et la police Voulaient le pendre Et lui contait, riait et pleurait Alors, arrivait Margot la grosse Qui chaque fois faisait jurer Le vieux vieil homme J'aimerais bien savoir ce qu'elle lui faisait Je ne veux pas insister, mais C'est loin déjà aussi Avec ses prières et Ses supplications Villon s'est souvent sorti Des dettes et des prisons. Il s'en est bien tiré, lui. Il échappa en suppliant Souvent au nœud coulant Il ne voulait pas que son cul Lui fasse un cou trop distendu 3. Il sentait la vanité des puissants À des lieues et il dut Immortaliser certains culs Qu'il honora. Cependant, François Villon fut insolent. Mon grand colocataire Avala l'air frais et le vin rouge, ressuscita Et avec impudeur et beauté chanta Comme l'oiseau libre dans les airs À propos d'amour et de coups fumants Assis là, il baragouine maintenant Le schnaps d'Adlerhof bientôt Lui tape au ciboulot Il lit le Neues Deutschland péniblement (Il lit mal l'allemand) Savoir, on lui a enseigné enfant Le latin de haute école Savoir, comme homme cependant Il a surtout vécu avec le peuple. 4. La Marie me rend parfois visite le soir Alors Villon sort un moment dans le noir Se promener sur le Mur et là Met les sentinelles en émoi Les balles le traversent Mais des trous de Villon Ne coule pas le sang vermillon Seul du vin rouge en perce Puis, par blague, il joue du barbelé Comme d'une grande harpe Les gardes frontières tirent en rythme Variable selon les nécessités Dès que tôt, Marie me quitte Tout est bu quasiment Et Marie se lève tout doucement Pour aller travailler en ville. Alors, Villon rentre et tousse avec aplomb Trois livres de plomb Et jure et crache et est toujours plein de Compréhension pour nous deux. 5. Naturellement, la chose est venue au jour On ne peut rien cacher Dans notre pays, l'ordre règne toujours Comme chez les Sept nains. Frappent à ma porte Au petit matin, vers trois heures Trois messieurs de notre grande armée De la Police Populaire. Monsieur Biermann, disent-ils, voilà Vous nous êtes bien connu comme fidèle Enfant de la RDA La Patrie nous appelle Debout sans rappel ! Depuis un an environ, N’habiterait donc pas chez vous Un certain Franz Fillon Aux cheveux roux ? Nuit après nuit, un contestataire De manière provocante Fait peur aux gardes frontières... Je réponds à voix basse 6. Certes, il m'a d'ailleurs harcelé Avec ses chansons d'insolence Pourtant, je vous dis en confidence : Ce gredin me fait gerber ! Si je n'avais pas ces jours derniers Lu l'écrit de Kurella Sur les chauves-souris et Kafka Je serais encore paumé. Il est assis dans le placard, ce chien Une chance que vous veniez le chercher enfin Il me soûlait avec ses gamineries J'en avais marre de ses conneries Je suis un paroissien respectueux Je suis un petit agneau de Dieu Un citoyen tranquille ; il y a seulement des fleurs dans les chansons que je chantonne doucement. Ces messieurs de la police Forcèrent alors le placard Ils n'y trouvèrent que des vomissures Coulant dans le noir. |