Un giudice
Fabrizio De AndréOriginal | Version française – Au Juge – Marco Valdo M.I. – 2013 |
UN GIUDICE Cosa vuol dire avere un metro e mezzo di statura, ve lo rivelan gli occhi e le battute della gente, o la curiosità di una ragazza irriverente, che li avvicina solo per un suo dubbio impertinente: vuole scoprir se è vero quanto si dice intorno ai nani, che siano i più forniti della virtù meno apparente, fra tutte le virtù la più indecente. Passano gli anni i mesi, e se li conti anche i minuti. È triste trovarsi adulti senza essere cresciuti, la maldicenza insiste, batte la lingua sul tamburo, fino a dire che un nano è una carogna di sicuro, perché ha il cuore troppo, troppo vicino al buco del culo. Fu nelle notti insonni vegliate al lume del rancore che preparai gli esami, diventai procuratore, per imboccar la strada che dalle panche di una cattedrale porta alla sacrestia, quindi alla cattedra di un tribunale: giudice finalmente, arbitro in terra del bene e del male. E allora la mia statura non dispensò più buonumore a chi alla sbarra in piedi mi diceva "Vostro Onore" e di affidarli al boia fu un piacere del tutto mio, prima di genuflettermi nell'ora dell'addio, non conoscendo affatto la statura di Dio. | UN GIUDICE AU JUGE (communiste ou pire encore – Imaginez, il pourrait être anarchiste... NdT) Ce que veut dire être D'à peine plus d'un mètre Vous le révèlent les regards des gens et les racontars ou la curiosité d'une fille mineure qui s'approche seule et Poussée par un souhait mineur De découvrir si est avéré Ce qu'on dit des nains qu'ils seraient en possession Des outils et des instruments Prêts à l'épilation À tous moments Passent les années, passent les mois et même les minutes ont disparu C'est triste de se retrouver comme ça Adultes sans avoir crû La médisance insiste et cogne Elle bat le tambour jusqu'à dire sans détour qu'un nain est une charogne Car il a le cœur près du Trop près du Trop près du trou du cul Ce fut dans ces nuits sans amour Qu'en Arcore, avec ardeur Je préparai le discours À faire au procureur Moi qui abordais le chemin tortueux qui de chanteur patriarcal Menait à Milan Deux Et donc à la salle d'un tribunal Où un juge de parti-pris Du parti Qui me veut mal Et alors ma stature Ne perdit sa bonne humeur Quand à la barre, ce fut dur Je pensais votre honneur Vous confier au bourreau Sera pour moi un plaisir nouveau Avant de vous mettre à genoux À l'heure de l'au revoir Car vous ne reconnaissez pas du tout Mon pouvoir Ni ma Gloire. |