La vie s'écoule, la vie s'enfuit
Raoul VaneigemOriginal | Versione in esperanto di Platano, eseguita assieme ai René Binamé. Viva e... |
LA VIE S'ÉCOULE, LA VIE S'ENFUIT La vie s'écoule, la vie s'enfuit Les jours défilent au pas de l'ennui. Parti des rouges, parti des gris Nos révolutions sont trahies. Le travail tue, le travail paie, Le temps s'achète au supermarché. Le temps payé ne revient plus La jeunesse meurt de temps perdu. Les yeux faits pour l'amour d'aimer Sont le reflet d'un monde d'objet. Sans le rêve et sans realité Aux images nous sommes condamnés. Les fusillés, les affamés Viennent vers nous du fond du passé. Rien n'a changé mais tout commence Et va mûrir dans la violence. Brûlez* repères de curés Nids de marchands, de policiers, Au vent qui sème la tempête Se récoltent les jours de fête. Les fusils vers nous dirigés Contre les chefs vont se retourner. Plus de dirigeants, plus d'état Pour profiter de nos combats. [La vie s'écoule, la vie s'enfuit Les jours défilent au pas de l'ennui. Parti des rouges, parti des gris Nos révolutions sont trahies.]** | FLUAS LA VIVO, FUĜAS LA VIVO Fluas la vivo, fuĝas la vivo Enuaj tagoj pasas sen motivo Ruĝa partio, griza parti' Revolucioj nur iluzi' Murdas labor', pagas laboro Aĉetu tempon en superbazaro Temp' pagita ne venos plu Juneco mortas pro enu' Okul' farita por amado Respegulas aĵo-mondon Sen realeco kaj sen revo La bildoj nia nura ricevo La malsatantoj, la pafitoj Venas al ni el funda pasint' Neni' ŝanĝiĝis, sed komenciĝas Kaj per violento maturiĝos Ekbrulu, domoj de preĝist' Nest' de vendist', de policist' Ĉe vent' kiu semas la tempeston Ni rikoltos tagojn de festo Armiloj al ni direktitaj Jen kontraŭ estroj turnigotaj Ne plu la ŝtato, nek la estroj Por elprofiti el niaj protestoj. |
** Le premier couplet n'est répété à la fin que dans la version de Gilles Servat.