| Version française – LE VIEUX ET L’ENFANT – Marco Valdo M.I. –... |
LE VIEUX ET L'ENFANT | LE VIEUX ET L’ENFANT |
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Un vieux et un enfant allaient vers le soir, | Un vieux et un enfant se tenaient la main |
tous les deux ensemble, la main dans la main | et allaient ensemble à la rencontre du soir. |
Et, loin, se levait de la rouge poussière, | La poussière rouge s’élevait au loin |
Le soleil brillait d'une fausse lumière. | Et le soleil brillait d’une lumière fausse. |
La plaine infinie s'étendait sans bornes | La plaine semblait aller immense |
à la limite du regard, dans le soir si morne | Jusqu’où l’œil d’un homme pouvait voir, |
il n'y avait personne, pas une âme vivante, | Il n’y avait personne tout alentour, |
le paysage, ce n'était que des tours fumantes. | Juste le contour morne des tours. |
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Les deux marchaient, le soleil se couchait, | Les deux marchaient, le jour tombait, |
le vieux parlait et, doucement, pleurait. | Le vieux parlait et doucement pleurait. |
Il était ailleurs, et ses yeux mouillés | L’âme absente, les yeux mouillés, |
flânaient dans les rêves de son temps passé. | Il poursuivait le souvenir des mythes passés. |
Les vieux ont subi les outrages du temps, | Les vieux subissent les injures des années, |
ils mêlent les rêves à la verité, | Ils ne peuvent distinguer le réel des songes. |
ils ne savent plus dire ce qu'il y a de vrai | Les vieux ne savent pas, dans leur pensée, |
ou de faux dans leurs rêves ou dans leurs pensées. | Distinguer le faux du vrai dans leurs rêves. |
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Le vieux dit à l'enfant, le regard inquiet: | Le vieux disait, en regardant au loin : |
"Imagine, tout ça était couvert de blé. | « Imagine ceci, couvert de grains, |
Imagine les fruits, imagine les fleurs | Imagine les fruits, imagine les fleurs, |
et pense aux voix, et pense aux couleurs. | Pense aux voix et pense aux couleurs. |
Et sur cette plaine qui dans le ciel se perd | Dans cette plaine, aussi loin qu’elle se perd, |
les arbres fleurissaient et tout était vert, | Les arbres poussaient et tout était vert ; |
la pluie tombait, l'homme et les saisons | La pluie tombait, les soleils faisaient don |
le rythme du soleil suivaient à l'unisson. | Du rythme à l’homme et aux saisons ». |
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L'enfant s'arrêta d'un air morfondu, | Le gamin riait, son regard était triste… |
ses yeux regardaient des choses jamais vues. | Ses yeux regardaient des choses jamais vues. |
Puis, d'une voix tendre, il dit à l'ancêtre | Puis, il dit au vieux d’une voix en rêve perdue : |
"J'aime bien les fables, conte-m'en une autre". | « J’aime les contes de fées, racontez-en d’autres. » |