Langue   

La Grotte de Fafner

Marco Valdo M.I.
Langue: français



Peut vous intéresser aussi...

L'Hélicon de Berluscon
(Lucien Lane)
Canzone de Lucien l'âne
(Lucien Lane)
Glorieuse et grandiose Doussia
(Marco Valdo M.I.)


La Grotte de Fafner
Canzone léviane – La Grotte de Fafner – Marco Valdo M.I. – 2009

Cycle du Cahier ligné – 15.

La Grotte de Fafner est la quinzième canzone du cycle du Cahier ligné.
Fafner est un personnage de la mythologie nordique, germanique et wagnérienne; on le connaît sous les diverses formes de nain, de géant et de dragon. Fafner garde un immense trésor ou l'anneau magique (l'anneau des Niebelungen), peu importe ici. Il suffit qu'il soit un dragon terrifiant, crachant le feu.

La Grotte de Fafner raconte une guerre; ce pourrait être n'importe quelle guerre...

Elle en comporte quand même plusieurs. Dans l'ordre d'entrée en scène, on reconnaîtra une guerre d'Éthiopie (par exemple) déclenchée par des hiérarques noirs ou sa future sœur en gestation, une guerre ou plusieurs au Moyen-Orient où une luciole géante apparaît au cœur de la nuit des nuits... et toujours, ce grand peuple des prisonniers et le défilé des vainqueurs.

Et les discours de haine et d'incitation : « Voici l'ennemi, voilà le barbare » et les moments rituels de la vie militaire : la posture qui définit le soldat et le fige : « PresentätArm PresentätArm » (une structure formelle, comme il se doit) et le moment du triomphe : « Cortège victorieux, défilé macaronique ».

Telle est la canzone de la Grotte de Fafner, simple énonciation, modélisation de la guerre et la chose est évidente pour qui sait écouter : une dénonciation détaillée.

Attention dès lors, le processus commence toujours par la désignation du barbare et il semble bien que l'on entende pour l'instant en Europe de telles élucubrations. On connaît la suite : d'abord, l'un ou l'autre prophète, puis progressivement le chœur enfle, les voix ridicules et à peine crédibles font leur chemin et un matin, un grand concours de peuple chante ce péan...

Dès ce moment, celui qui ne hurle pas avec les loups est regardé d'un mauvais œil, puis franchement blâmé, puis enfin, pourchassé et in fine, catalogué défaitiste et traître, enfermé ou purement et simplement, éliminé. La chose s'est déjà vue...

C'est d'ailleurs ici une canzone léviane – c'est-à-dire tirée du matériau brut qu'est la traduction en langue française que Marco Valdo M.I. a faite du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi; lequel en matière de montée de la dictature au pouvoir et de la guerre qui généralement s'ensuit en connaissait un bout, lui qui entra en résistance au fascisme dès 1920 et qui fut un des rares artistes et intellectuels à tisser la toile obstinée de la résistance durant 25 ans. Ce qui lui valut l'exil, la prison, le confinement. Il était une des têtes (clandestines) de Giustizia e Libertà.

Par ailleurs, cette canzone raconte aussi un épisode récurrent de la Guerre de Cent Mille Ans.

Il est donc urgent de se souvenir de la devise – que Marco Valdo M.I. a faite sienne :

Ora e sempre : Resistenza !

Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.
Voici l'ennemi, voilà le barbare
PresentätArm PresentätArm,
Voici l'ennemi, voilà le barbare
PresentätArm PresentätArm,
Voici l'ennemi, voilà le barbare.
PresentätArm PresentätArm,

Voici l'ennemi, voilà le barbare
Les hiérarques habillés de noirs
Sur des monts alpins
Où cueillir l’edelweiss au matin.
Crient dans une langue de malédiction
Des menaces, des élucubrations
Leurs sentences sibyllines et terribles
Sont des voix dans le désert,
Ridicules, à peine crédibles.
Et pourtant, c'est la guerre.
Les locustes et les glands
Fulminent dans les deux camps

Une lumière féroce dans la nuit,
Comme une luciole géante,
Qui palpite et qui fuit.
Annonce la tourmente.
De longues fureurs, des agressions,
Des massacres, des horreurs.
Comme en un pays sans saisons,
Immergé dans sa chaleur
La nuit des nuits instaure la destruction
Comme s’impose la pesanteur
Le temps soudain immobile fond
Le plomb et l'acier de la terreur.

Canine, haletante, volontaire
Éléphantesque, attentive,
Telle est la guerre
Brute, inculte, possessive.
Au fond de sa grotte, Fafner
Éructant le feu de l'enfer
Surveille d’un œil délavé
Le grand peuple des prisonniers.
Cortège victorieux, défilé macaronique.
Un soldat présente les armes
Pour la revue patriotique
PresentätArm PresentätArm,


Voici l'ennemi, voilà le barbare
PresentätArm PresentätArm,
Voici l'ennemi, voilà le barbare
PresentätArm PresentätArm,
Voici l'ennemi, voilà le barbare.
PresentätArm PresentätArm,

envoyé par Marco Valdo M.I. - 17/5/2009 - 21:56




Page principale CCG

indiquer les éventuelles erreurs dans les textes ou dans les commentaires antiwarsongs@gmail.com




hosted by inventati.org