Lingua   

Asya-Afrika

Zülfü Livaneli
Lingua: Turco


Zülfü Livaneli

Lista delle versioni e commenti


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[1988]

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Kalbimizin yarısı burdaysa
Yarısı Çin'dedir
Ama Sarı Nehr'e doğru akanların değil
Tiananmen Alanı'nda
Ezilenlerin içindedir

Kardeşlerim bakmayın sarı saçlı olduğuma
Ben Asyalıyım Afrikalıyım
Kardeşlerim bakmayın mavi gözlü olduğuma
Ben Asyalıyım Afrikalıyım

Ve Kara Afrika'ya
Kara çalarken Botha ve adamları
Yüzünü ağartıyor Mandela,
Biko ve arkadaşları

inviata da Flavio Poltronieri - 13/4/2018 - 17:51




Lingua: Italiano

Versione italiana di Flavio Poltronieri
ASIA - AFRIKA

La metà del nostro cuore è qui
L'altra metà è in Cina
Non nel Fiume Giallo
Ma in piazza Tienanmen
Con gli oppressi

Non guardate, fratelli, i miei capelli biondi
Sono Asiatico, Africano
Non guardate, fratelli, i miei occhi azzurri
Sono Asiatico, Africano

E nell'Africa Nera
Botha e i suoi uomini giocano in nero
Sta sanguinando la faccia di Mandela,
Di Biko e dei suoi amici

inviata da Flavio Poltronieri - 13/4/2018 - 18:03




Lingua: Francese

Version française – ASIE-AFRIQUE – Marco Valdo M.I. – 2018
d’après la version italienne de Flavio Poltronieri – ASIA – AFRIKA – 2018
d’une chanson turque – Asya-Afrika – Zülfü Livaneli – 1988


Dialogue maïeutique



Voici, Lucien l’âne mon ami, une chanson turque de Zülfü Livaneli, qu’on a commencé à découvrir avec Les Murs (Duvarlar) Duvarlar et Güldünya Güldünya. Cette chanson-ci est l’écho d’un poème de Nazim Hikmet : Adresse aux écrivains asiates et africains (Asya-Afrika yazarlarina), qui est une sorte de profession d’internationalisme ; l’une comme l’autre s’inscrivent dans une logique tiers-mondiste, qui fut celle de Nehru. Depuis, les choses ont évolué, toute une histoire s’est écoulée. Si dans les principes, la chanson de Livaneli est parfaitement dans la ligne des revendications d’égalité humaine, dans les faits, auxquels elle se rapporte, elle ne correspond plus aux situations d’aujourd’hui.

Oh, Marco Valdo M.I. mon ami, c’est assez naturel. La chanson date d’il y a 30 ans et elle se fondait sur des faits de l’époque. Et puis, en quoi est-elle décalée par rapport à la situation actuelle ? Peux-tu me l’expliquer ?

Eh bien, Lucien l’âne mon ami, je m’en vais te détailler ces éléments qui la rendent anachronique. La première strophe parle de la Chine et de la place Tienanmen qui est une des plus grandes et plus célèbres places de notre monde ; elle est le lieu par excellence de la capitale de la Chine, Pékin. Elle porte – par je ne sais quelle ironie de l’Histoire ! – ce nom de Tienanmen qui signifie « Place de la porte de la Paix céleste ». Cette strophe comprise comme on peut la comprendre aujourd’hui semblerait indiquer que la chanson prend parti pour les révoltés de Tienanmen et ce serait très bien ainsi, si ce n’était que ce serait un contre-sens en ce qui concerne les opprimés et les oppresseurs. Si les opprimés sont toujours les opprimés et le peuple chinois, les oppresseurs d’aujourd’hui qu’évoque la Place Tienanmen, c’est le Parti Communiste Chinois. Je vois ton regard éwaré, je le vois qui me présente toute l’incompréhension du monde ; alors, je m’explique.
La chanson date de 1988 et malgré certains antécédents, on pouvait voir cette place Tienanmen comme le lieu d’expression historique des opprimés de la Chine.
L’année suivant, en juin 1989, la 27ième Armée chinoise écrasait avec ses chars les manifestants tout autour de cette place, occupée par le peuple. La répression faisait plus de 10 000 morts. Selon Alan Donald, l’ambassadeur britannique en poste à Pékin qui envoyait les informations à son gouvernement, les blindés ont « roulé sur les corps à de nombreuses reprises, faisant comme une « pâte » avant que les restes soient ramassés au bulldozer. Restes incinérés et évacués au jet d’eau dans les égouts ». Dans les jours qui suivent, l’armée chinoise occupe Pékin et la répression s’étend à tout le pays.
Il est difficile d’imaginer que cette strophe ait eu le même sens en 1988, sauf à être une chanson prophétique prenant parti sur ce qui allait se passer l’année suivante et que le sens qu’elle a pu prendre après les massacres de 1989. Depuis lors, Tienanmen est toujours symbole de lutte pour la liberté et contre l’oppression et l’oppresseur d’alors est toujours au pouvoir et s’y accroche solidement. Comme on le voit, la Guerre de Cent Mille Ans La Guerre de Cent mille ans ne connaît pas de frontières ; elle fait rage partout et les riches et les puissants de partout font brutalement la répression et la guerre aux pauvres et ils le font au nom de Dieu, du Droit, de l’État, de la Nation, de la Race, de la République, de la Démocratie, de la Liberté, du Peuple, du Parti, du Prolétariat, du Prophète ou de n’importe quoi.
Quant à la dernière strophe qui parle de l’Afrique du Sud, elle devrait elle aussi être actualisée. Botha et Mandela, qui tous les deux furent présidents du pays, ont disparu.

Effectivement, Marco Valdo M.I., ces deux strophes sont circonstancielles et de ce fait, ont perdu leurs repères pour la plupart des auditeurs ; mais c’est le lot de toutes les chansons qui se focalisent sur une actualité, par essence évanescente. Il fallait vraiment introduire un peu d’histoire pour comprendre ces deux strophes de la chanson, mais il en est une autre.

Il en est une autre et celle-là, Lucien l’âne mon ami, est toujours d’actualité, car elle est quasi-intemporelle. Que dit-elle ? Elle affirme l’homme d’Asie et d’Afrique face à la colonisation par le monde « européen » et la domination du monde par l’Occident.

Maintenant, si tu le veux bien, Marco Valdo M.I. mon ami, reprenons notre tâche et tissons le linceul de ce vieux monde déséquilibré, raciste, oppresseur et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.

ASIE-AFRIQUE


La moitié de notre cœur est ici,
L’autre moitié est en Chine :
Pas dans le Fleuve Jaune,
Mais sur la place Tienanmen
Avec les opprimés.

Ne regardez pas, frères, mes cheveux blonds,
Je suis asiate, je suis africain !
Ne regardez pas, frères, mes yeux bleus,
Je suis asiate, je suis africain !

En Afrique noire,
Botha et ses hommes jouent en noir ;
Le visage de Mandela,
De Biko et de ses amis, saigne.

inviata da Marco Valdo M.I. - 15/4/2018 - 21:04


Cari Amici, al fine che tutti possiate apprezzare appieno e non trovandone purtroppo alcuna versione italiana in rete, ho pensato di tradurre per intero la portentosa poesia di Nazim Hikmet (scritta a Mosca all'inizio del 1962, appena un anno e mezzo prima dell'ultima maledetta crisi di cuore che lo uccise mentre usciva dalla porta della sua casa di Mosca, al numero 6 della via Pesciànaya), solamente sintetizzata nella canzone di Zülfü Livaneli.


ASYA-AFRİKA YAZARLARINA

kardeşlerim
bakmayın sarı saçlı olduğuma
ben Asyalıyım
bakmayın mavi gözlü olduğuma
ben Afrikalıyım
ağaçlar kendi dibine gölge vermez benim orda
sizin ordakiler gibi tıpkı
benim orda arslanın ağzındadır ekmek
ejderler yatar başında çeşmelerin
ve ölünür benim orda ellisine basılmadan
sizin ordaki gibi tıpkı
bakmayın sarı saçlı olduğuma
ben Asyalıyım
bakmayın mavi gözlü olduğuma
ben Afrikalıyım
okuyup yazma bilmez yüzde sekseni benimkilerin
şiirler gezer ağızdan ağıza türküleşerek
şiirler bayraklaşabilir benim orda
sizin ordaki gibi
kardeşlerim
sıska öküzün yanına koşulup şiirlerimiz
toprağı sürebilmeli
pirinç tarlalarında bataklığa girebilmeli
dizlerine kadar
bütün soruları sorabilmeli
bütün ışıkları derebilmeli
yol başlarında durabilmeli
kilometre taşları gibi şiirlerimiz
yaklaşan düşmanı herkesten önce görebilmeli
cengelde tamtamlara vurabilmeli
ve yeryüzünde tek esir yurt tek esir insan
gökyüzünde atomlu tek bulut kalmayıncaya kadar
malı mülkü aklı fikri canı neyi varsa verebilmeli
büyük hürriyete şiirlerimiz

Traduzione di Flavio Poltronieri

AGLI SCRITTORI ASIATICI E AFRICANI

fratelli, sorelle
non importa se i miei capelli sono biondi
sono un asiatico
non importa se ho gli occhi blu
sono un africano
da dove vengo io, dagli alberi non scendono ombre verso il basso
proprio come per quelli vostri
da dove vengo io, il pane sta nelle fauci del leone
e i draghi giacciono di fronte alle fontane
da dove vengo io la gente muore prima di arrivare
a cinquant'anni
proprio come da dove venite voi
non contano i miei capelli biondi
sono un asiatico
non importano i miei occhi blu
sono un africano
l'ottanta per cento della mia gente è analfabeta
le poesie vagano di bocca in bocca trasformandosi in canzoni
e le poesie possono diventare bandiere da dove vengo io
proprio come per le vostre,
fratelli, sorelle,
le nostre poesie aggiogate al bue magro dovrebbero essere in grado di coltivare la terra
le nostre poesie dovrebbero entrare nelle risaie con le ginocchia affondate nel fango
le nostre poesie dovrebbero essere in grado di porre tutte le domande
le nostre poesie dovrebbero essere in grado di raccogliere tutte le luci
le nostre poesie, come pietre miliari
dovrebbero essere in grado di stare ai crocevia
e vedere il nemico che si avvicina prima di chiunque altro
battere i tam tam nelle giungle
e finché su questa terra non ci sarà più un solo schiavo
o non rimarrà più una sola nuvola atomica
le nostre poesie dovrebbero essere in grado di dare tutto ciò che hanno
le loro menti, le loro anime e le loro vite
per la grande libertà

Flavio Poltronieri - 13/4/2018 - 18:06


sinceramente, a livello musicale, sembra una marcia di robò

krzyś Ѡ - 14/4/2018 - 21:33


Flavio Poltronieri - 31/5/2020 - 10:45




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