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Les Vacanciers

Ricet Barrier
Lingua: Francese


Ricet Barrier

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Les Vacanciers
Chanson française - Les Vacanciers – Ricet Barrier – 1968

Auteurs compositeurs : Ricet Barrier - Lelou

Tiens Lucien l'âne mon ami, comme c'est la saison des vacances, je m'en vais te faire voir les vacances du point de vue de ceux qui sont envahis par les vacanciers. Car les vacances, c'est un peu la blitzkrieg annuelle. Cette ruée des colonnes motorisées vers les côtes rappelle furieusement la fuite des réfugiés, la débâcle et la progression concomitante des armées survoltées volant vers la victoire.

Invasion vacanciers


Je sais, je sais, dit Lucien l'âne en maugréant. D'autre part, c'est aussi la soupape de sécurité du système et si j'ose te le dire, la carotte de l'âne. Dis-moi qui, dis-moi quoi, car à propos des vacances, je pense comme toi que c'est un attrape-couillons. Faire courir onze mois les gens pour quelques jours, au mieux quelques semaines, d'arrêt-buffet. Mais nous ne sommes pas là pour faire une sociologie des vacances. Alors, parle-moi de la chanson...

Alors, voilà. Qui ? Ricet Barrier, un fameux bonhomme, un gars qui a fait une foutue quantité de chansons de qualité. Bien entendu, elles ne sont pas toutes à présenter dans les Chansons contre la Guerre, mais il y en a déjà quelques-unes. Et comme tu sais, Ricet Barrier ne fait pas dans la chanson triste ; son moteur, c'est l'humour. Voilà pour le qui. Maintenant, le quoi. « Les Vacanciers », qu'elle s'intitule sa chanson. Elle est construite comme les Histoires d'Allemagne ; elle raconte les vacanciers tels qu'ils sont vus (et reçus) par un témoin privilégié, par un paysan qui les voit débarquer chez lui, chaque année, comme une invasion de sauterelles... Et imagine que la chanson date de 1968... Ça ne s'est pas arrangé depuis. Bref, toute une ambiance à découvrir.

Moi, dit Lucien l'âne en maugréant, moi, qui ai depuis si longtemps circulé parmi les pauvres des campagnes, des montagnes, des bords de mer, des maquis, des déserts... Moi, je trouve que ce déferlement n'est pas humain. C'est même souvent odieux la façon dont ces envahisseurs traitent les gens, les animaux, les lieux... Ce n'est plus ces moments où on allait quelques jours en famille, où on prenait un temps de retrouvailles... Cette vaste débandade commerciale ne me dit rien qui vaille et je n'arrive pas à digérer le mépris de ceux qui – même quelques jours par an – écrasent l'autre, les autres sous la férule de l'argent, qui exigent d'autrui d'accepter des conditions qu'ils refuseraient si on leur proposait, qui se muent instantanément en colonisateurs, en conquérants... avec tout ce que cela comporte. Mais, écoutons Ricet Barrier, c'est toujours un plaisir. Pour le reste, comme ni toi, ni moi, ne pouvons arrêter pareille avalanche, reprenons notre tâche et tissons lentement mais sûrement le linceul de ce vieux monde mercantile, méprisant, méprisable et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Cré vin dieu !
Voilà l'été, les vacanciers vont arriver
Voilà l'été, les vacanciers vont arriver
Y s'en viennent on sait pas d'où
Y s'en vont par un autre bout
Voilà l'été, c'est l'invasion des vacanciers.

Lucien (c'est mon fils !)
Écris donc « œufs frais » sur la porte
En deux mots imbécile !

C'est les vacances, c'est la transhumance
Les vacanciers, c'est comme les fourmis
Ça se répand partout dans le pays
Plus ça va et plus ça s'enhardit
L'an dernier, j'en avais ben trouvé un dans mon lit, oui !

Le vacancier du mois d'août, c'est vraiment une race à part
C'est comme des hiboux avec leurs lunettes noires
Y se promènent quasiment nus
On voit plus de poil que de tissu
Moi je rigole quand y s'assoient dans mes gratte-culs.

Viens donc voir Germaine (c'est ma femme !)
Regarde-moi celui-là
Oh ben, c'est y un homme ou une femme ?
Oh, ben, c'est une femme !
Elle a pas de braguette.

C'est les vacances, c'est la transhumance
Les vacanciers, c'est comme les sauterelles
Quand ça tombe, c'est pire que la grêle
D'un seul coup, on en voit partout
Y a vraiment que la pluie qu'arrive à en venir à bout, ouh !

Le vacancier quand y roule, faut se jeter dans le bas côté
Va falloir laisser les poules au poulailler
C'est bien pis quand y s'arrête
Y pense plus qu'à son gésier
Faut que je mette du barbelé à mes poiriers, yé !

Attention Sophie (c'est ma cadette !)
Je veux bien que t'ailles au bal
Mais avec ton frère
Pas faire comme ta mère, euh !

C'est les vacances, c'est la transhumance
Les vacanciers, y sont comme la pluie
Quand elle vient, on lui dit merci
Mais on se sent mieux quand elle est partie
Pourtant ça me plairait d'en trouver pour la Marie, oui !

C'est mon aînée! Et je sais pas quoi que je vais en faire.

Cré vin dieu !
Voilà l'été, les vacanciers vont arriver
Voilà l'été, les vacanciers vont arriver
Y a qu'une chose que je comprends pas
C'est pourquoi qu'y viennent ici
Moi, quand je veux des belles vacances
Je monte à Paris !

Avec la Jeannette, la Jeannette c'est… hum !!

inviata da Marco Valdo M.I. - 20/7/2014 - 19:08




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