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Bagnard…‎

anonyme
Langue: français




Le cri d'une sirène
Un bruit de chaînes
Le convoi part
Ils sont hâves et blêmes
Tout un poème
En leur regard.

Cohorte douloureuse
C'est l'armée malheureuse
De ceux que Thémis appelle aujourd’hui
Qui vont quitter à jamais leur pays.

Soudain l'un d'eux s'arrête,
En inclinant la tête,
C'est qu'on vient de lui dire tout bas
Ces simples mots tu n'es qu'un forçat.

La bas à la Guyane,
Dans la savane et les chantiers,
Combien de pauvres ères
Dans la misère semblent expier.

Des rires de folies,
Des râles d'agonies,
Semblent monter au-dessus des cachots
Dont parfois monte un lugubre sanglot.

La fièvre qui les terrasse,
La mort qui les menace,
Toute la gamme des maux d'ici-bas
Semblent planer sur le corps du forçat.

L'évasion est un crime
Que l'on réprime sévèrement,
La réclusion horrible
Et ses terribles isolements.

Misère physiologique,
Celle, vengeur tragique,
D'une société cruelle ou vaincu,
Un cri, un râle, un forçat à vécu.

Le requin, bête immonde,
Semble guetter dans l'ombre,
Le corps qu'on jette entouré d'un vieux drap,
Et c'est ainsi que finit le forçat.‎



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