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Ir lavoro nelle vigne

Anonymous
Language: Italian (Toscano Elbano Occidentale)


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(L'Arcusgi)
Maggie’s Farm
(Bob Dylan)


[Epoca imprecisata]
Canzone popolare dell'Isola d'Elba
(zona di Marina di Campo - Seccheto - Pomonte)

Marco Valdo, nella sua introduzione alla traduzione francese della Leggera, si chiedeva se non sarebbe meglio istituire un percorso "Mort au travail" o roba del genere. Fondamentalmente sono d'accordo, staccandolo da quello, più generale e oramai ipertrofico, dell' "Emigrazione e la guerra del lavoro". Nell'attesa e nella preparazione, m'è venuta a mente questa canzoncina che sentivo da bimbetto all'Elba; a volte le cose riaffiorano in testa quando meno te lo aspetti. Il fatto è che penso di essere davvero tra gli ultimi in Italia ad aver passato parti consistenti della mia infanzia a ascoltare le comari e i vecchi nel portico di casa, al Formicaio (che fungeva da "punto di riunione" per tutta la contrada), che raccontavano, narravano, cantavano di tutto; ed è stato il nutrimento della mia vita intera, altro che pappine e omogeneizzati (che ho sempre odiato, peraltro; li sputavo via e volevo pane e salame). Se ho una certa qual capacità di raccontare storie, lo devo a quelle donne e a quei vecchi che mi hanno permesso di partecipare all'ultimo tuffo alla tradizione orale di un dato luogo; e così, ricordandomi di questa canzoncina, ho telefonato alla zia Clara e me la son fatta ridire. Non me la ricordavo tutta a mente, ma lei sì; la zia Clara ha 86 anni e con la testa, ora, c'è e non c'è, però se le chiedi di ricordarsi delle cose di quand'era ragazzina, è come un elefante. Succede, dicono, così. E menomale che c'è il telefono perché, così per darvi un'idea dell'Elba e di dove ho passato mes vertes années, il telefono -moderno e stupefacente ritrovato della scienza e della tecnica- ce lo hanno messo nel 1985. Prima si faceva senza.

E così andiamo, per così dire, a salvare anche questa particolare visione del vino e di quel che ci vuole per farlo. Il vino ha uno strano destino: da un lato è quasi "santificato" (anche a livello religioso!) e fatto portatore addirittura di "civiltà" intere; dall'altro è demonizzato perché riduce l'uomo in cenere (assieme al tabacco, a Venere e a Facebook) e fa levare i punti dalla patente di guida. Meno "indagata" è la fatica che ci vuole per farlo; e qui siamo all'Elba, va fatto presente. Le vigne migliori, all'Elba, erano abbarbicate su certi costoni di montagna da far paura; per andarle a lavorare perbene ci voleva l'asino (Lucieeeen...!) e, soprattutto, ci voleva una bella schiena da spezzarsi fino alla vendemmia. La quale non poteva essere fatta che a mano, grappolo per grappolo, e andando su per delle pènte che bisognava a volte essere una specie di rocciatori. Ne veniva fuori un vino speciale (soprattutto il famoso Aleatico, quello che peraltro aveva le vigne più impossibili), ma gli Elbani non lo hanno mai amato troppo. Ci facevano qualche soldo, è vero, arrivando a venderlo fin là davanti in Corsica (che, chissà perché, ha di solito un vino schifoso a parte qualche eccezione) e a Genova; però la fatica che costava per lavorare le vigne non predisponeva molto l'animo a gustare il bacchico nettare. E così ecco questa dimenticata canzoncina chiarissima. Potrà magari stupire che in un sito di "Canzoni contro la guerra" si dichiari senza mezzi termini che è meglio andare a farla e a sparare piuttosto che lavorare nelle vigne; ma, in compenso, vi si dice anche che è meglio utilizzare i campi (e anche le vigne, presumo) per "ruzzà' " con la fidanzata. La quale, poi, non di rado si vedeva partire il moroso per la guerra, e non tornare più. Insomma, fate l'amore e anche la guerra, ma non andate a lavorare nelle vigne. Lo avete mai dato il ramato e curata una vigna? Fatelo, e poi se ne riparla. [RV]
Ir lavoro nelle vigne, ir lavoro nelle vigne
accidenti ar vino e a chi lo fa
meglio stà' a casa e unn'andà a fatia'

Meglio stà' a letto e dormì' fino ar tocco (*)
accidenti ar vino e a chi lo fa
meglio stà' a casa e svegliassi a mangià'.

Meglio stà a bève l'acqua di fontana,
accidenti ar vino e a chi lo fa
meglio stà' in piazza e stà' lì a chiacchierà'.

Meglio stà' colla promessa a baciare
accidenti ar vino e a chi lo fa
meglio ne' 'ampi di stàcci a ruzzà'. (**)

Meglio stà' in barca di rete a pescà',
accidenti ar vino e a chi lo fa
che nella vigna 'or ciùo a stiantà'.

Meglio stà' ar bosco le legne a taglià'
accidenti ar vino e a chi lo fa
che a còglie' l'uva pe' fàvvi 'mbriaà'.

Meglio stà' in guèra 'oll'armi a sparà',
accidenti ar vino e a chi lo fa
che fa' vendemmia pe' nulla a sudà'.

Ir lavoro nelle vigne, ir lavoro nelle vigne
accidenti ar vino e a chi lo fa
meglio stà' a casa e unn'andà a fatia'
(*) Ir tocco: le una del pomeriggio.
(**) Ruzzà': divertirsi -qui, ovviamente, in un "certo modo".

Contributed by Riccardo Venturi - 2012/4/30 - 15:24



Language: French

Version française – LE TRAVAIL DANS LES VIGNES – Marco Valdo M.I. – 2012
Chanson populaire de l'Île d'Elbe – zone de Marina di Campo - Seccheto - Pomonte (Italien – Toscan Elbois occidental) – anonyme – Sans date

Marco Valdo, dans son introduction à la traduction française de la Légère, se demandait s'il ne vaudrait pas mieux instaurer un parcours "Mort au travail" ou quelque chose du genre. Je suis fondamentalement d'accord, en le (le parcours) détachant de celui, plus général et maintenant hypertrophique, de l' "Émigration et la guerre du travail." Dans l'attente et dans la préparation, m'est venue à l'esprit cette chansonnette que j'entendais petit enfant à Elbe; parfois les choses reviennent en tête quand on s'y attend le moins. Le fait est que je pense être parmi les derniers en Italie à avoir passé de longs moments de mon enfance à écouter les commères et les vieux sous le portique du Formicaio qui servait de "point de rencontre" pour tout le canton, qui discutaient, racontaient, chantaient de tout; et ce fut la nourriture de ma vie entière, autre chose que les bouillies et les repas homogénéisés, que j'ai toujours haïs, d'autre part; je les recrachais et je voulais du pain et du saucisson. Si j'ai une certaine capacité de raconter des histoires, je la dois à ces femmes et aux vieux qui m'ont permis de participer au chant du cygne de la tradition orale d'un certain lieu; et ainsi, en me rappelant de cette chansonnette, j'ai téléphoné à tante Claire et je me la suis fait redire. Je ne me la rappelais pas toute, mais elle oui; tante Claire a 86 ans et sa tête, par moments ça va, à d'autres pas, mais si on lui demande de se rappeler des choses de quand elle était fillette, elle a une mémoire d'éléphant. C'est ce qui se passe, dit-on. Et encore heureux qu'il y a le téléphone parce que, pour vous donner ainsi une idée de l'Elbe et de l'endroit où j'ai passé mes vertes années, le téléphone - moderne et stupéfiante découverte de la science et de la technique – on nous l'a mis en 1985. Avant, on faisait sans.

Et ainsi nous allons, pour ainsi dire, sauver cette vision particulière du vin aussi et de ce qu'il faut pour le faire. Le vin a une destinée étrange: d'un côté il est presque "sanctifié", (même, sur le plan religieux!) et est déclaré élément porteur de "civilisations" entières; de l'autre, il est diabolisé car il réduit l'homme en cendres (tout comme le tabac, Vénus et Facebook), et il fait enlever des points du permis de conduire. Moins courue est la fatigue qu'il faut pour le faire; et ici à l'Elbe, elle est effective. Les meilleurs vignobles, à l'Elbe, avaient pris racine sur certains coteaux de montagne pentus à faire peur; pour aller y travailler, pour bien faire, il nous fallait l'âne, (Lucieeeen...!) et, il nous fallait surtout un beau dos à casser jusqu'à la vendange, laquelle ne pouvait être faite qu'à la main, grappe par grappe, et en affrontant des pentes où parfois, il fallait être une espèce de varappeur. On en tirait un vin spécial, surtout le célèbre Aleatico, qui par ailleurs provenait des vignobles les plus impossibles, mais les Elbois ne l'ont jamais trop aimé. Ils en tiraient quelque sou, il est vrai, en arrivant à le vendre jusqu'en Corse (qui, Dieu sait pourquoi, a des vins généralement dégueulasses, à part quelques exceptions), et à Gênes; cependant l'effort qui en coûtait pour travailler ces vignobles ne prédisposait pas l'âme à goûter le nectar bachique. Et ainsi voilà cette chansonnette oubliée éclaircie. On pourrait s'étonner que dans un site de "Chansons contre la guerre", on déclare sans ambages qu'il vaut mieux aller la faire et tirer plutôt que de travailler dans les vignes; mais, en compensation, on y déclare aussi qu'il vaut mieux utiliser les champs et même les vignes pour se donner du bon temps avec sa fiancée. Qui, souvent, voyait ensuite partir son amoureux pour la guerre, et ne plus revenir. Enfin, faites l'amour et même la guerre, mais n'allez pas travailler dans les vignes. Vous n'avez jamais épandu le sulfate de cuivre ni soigné une vigne ? Faites-le, et puis , on en reparlera. [RV]


Comme Marco Valdo M.I. ne connaît l'Elbois, ni des lèvres, ni des dents, qu'il en sait encore moins au sujet de la bienheureuse île de Ventu, de ses habitants et de ses langues que ce qu'il sait habituellement de ce dont il parle... Je suggère vivement que Ventu lui-même repasse sur ses traces et qu'au besoin, il modifie ce qui lui paraîtrait par trop éloigné de la version d'origine...

S'il pouvait néanmoins conserver la jolie invective "Merde au vin et à qui le fait" qui rappelle l'admirable poème de Pierre Seghers, chanté par Léo Ferré... Merde à Vauban... , il me ferait un grand plaisir.

Pour le reste, qu'il en dispose comme il l'entend.

Lucien Lane.
LE TRAVAIL DANS LES VIGNES

Le travail dans les vignes, le travail dans les vignes
Merde au vin et à qui le fait
Mieux vaut rester chez soi et ne pas aller au turbin.

Mieux vaut rester au lit jusqu'à midi
Merde au vin et à qui le fait
Mieux vaut rester chez soi et s'éveiller pour manger.

Mieux vaut boire l'eau de la fontaine
Merde au vin et à qui le fait
Mieux vaut être être dans la rue et rester là à papoter

Mieux embrasser sa promise
Merde au vin et à qui le fait
Mieux vaut aller dans les champs prendre du bon temps.

Mieux vaut la pêche en mer,
Merde au vin et à qui le fait
Qu'en la vigne avec son âne à fatiguer.

Mieux vaut encore couper le bois
Merde au vin et à qui le fait
Que cueillir le raisin pour vous souler.

Mieux vaut aller à la guerre avec le fusil,
Merde au vin et à qui le fait
Que faire la vendange à se crever pour rien.

Le travail dans les vignes, le travail dans les vignes
Merde au vin et à qui le fait
Mieux vaut rester chez soi et ne pas aller au turbin.

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2012/5/1 - 21:37


Un très grand merci, Marco Valdo & Lucien; votre traduction est excellente, comme d'hab'. Je me rends compte que le dialecte de mes ancêtres et un peu bizarre... Je vous dis seulement que les habitants de l'île d'Elbe s'appellent "Elbois" en français; en effet, c'est juste comme ça qu'on les appelait dans une émission de France 3 (sur l'exile de Napoléon!) que j'ai regardé quand je vivais en France. Lui, m. Bonaparte, va savoir comment il les appelait. Peut-être pas en français, on se comprend mutuellement assez bien avec les corses...il y a 2 ans au CPA de Florence les Arcusgi m'ont appelé "fratellu di a isula d'Elba".... :-P

Une autre petite chose: le "Formicaio" où habitent ma tante et ma mère (la maison de famille...) n'est pas une "fourmillière", même s'il doit y avoir (naturellement) beaucoup de fourmis là bas. En plus, moi j'adore les cigales qui me rappellent les jours d'été...! La Commune de Campo dell'Elba a des "frazioni" (comme Formicaio) aux noms assez singuliers. Juste à côté de chez moi il y a le "Vapelo", un nom dont je n'ai jamais réussi à connaître exactement l'origine. Il y a, puis, la seule vallée du monde tirant son nom d'un adverbe: la "Valle Allora" (Vallée "Alors"), juste à côté du "Pian Di Là" (la "Plaine-De-Là"). En plus, dans un coin assez éloigné de l'île, il y a la plage de "Straccoligno", c'est-à-dire "Merdier" (latin: sterquilinium)...une fois j'ai traduit son nom à des touristes allemands ("Scheißstrand") et ils se sont un peu préoccupés...

Et cette "plage de merde" (qui, par ailleurs, est une plage magnifique juste à côté de l' "Innamorata", la "plage de l'Amoureuse"...et les deux forment un très beau pair, on pourrait l'appeler "La merde et l'amoureuse"...!) introduit magnifiquement la question du refrain. Si je l'ai gardé? Il faut le garder, c'est perfectum! Merde à Vauban, aux vignes et au travail!

Riccardo Venturi - 2012/5/1 - 21:54




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