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Le tourdion des manants

Tri Yann
Langue: français


Tri Yann

Liste des versions



[Trad. XVI siècle]
Dall'album "Belle et Rebelle" (1990)
lrnb

Un'antica canzone sulle rivolte contadine antinobiliari in Bretagna, nel XVII secolo; i versi risentono di una tradizione poetica anteriore, in primis a Jehan Meschinot (in nota un piccolo glossario di termini desueti).

Le rivolte contadine in Bretagna. Incisione del XVIII secolo.
Le rivolte contadine in Bretagna. Incisione del XVIII secolo.


Nel XVII secolo, la Bretagna è una regione generalmente ricca e prospera; ma Colbert, il famoso ministro delle finanze di Luigi XIV, impone nuove tasse e balzelli provocando un enorme scontento nella popolazione. Guidati da Sébastien Le Balp, i contadini bretoni si ribellano organizzando quella che sarà poi nota, spregiativamente, come jacquerie de Bretagne; seguono, nel 1645, le rivolte cittadine a Rennes, Nantes e St.Malo, che si estendono a tutta la regione (Bassa Bretagna, Pays Bigouden, Trégor, Cornovaglia Bretone, Poher). Vengono assaltati i castelli, e diversi aristocratici vengono trucidati. La reazione della monarchia francese è terribile: in Bretagna vengono inviati i dragoni del Re, che reprimono la rivolta nel sangue.
Gourmandons en jour et nuyt
montjoyes de jambons
de guerdons
et de bresmes, meisme.
Dès que fine le convis
n'est que briches et pain bis.
Atrayons-nous au baril,
trop longtemps viné le vin
se tourne en esgre, nesgre.
De l'Anjou boivons le fruyt
de la vigne à l'envi.

Aprez beau temps gros temps,
aprez le printemps nous prend
la pluye la tempeste et le vent,
après l'esté l'autonne
et l'hyver qui fine l'an.
Aprez le joule temps,
aprez le bon temps
nous prend les lermes
l'yre et les tourments,
aprez l'enfant l'amant
et le père et le viel an.

Sauteries et danseries,
festes et galants resjoyent
les jouvancelles, ancelles.
Sonneries et chanteries
boutent liesse à la vie.
Amons à nostre appetit,
prenons compaignie
de la brune Isabelle, belle,
la fidèle Virginie, la Margotte jolie.

Gardons nous des roberies,
fuyons les maraudes
et ribaudes legieres:
nous n'en tirerons profist
que barasts et gaschis.
Trop souvent gagne-petit
s'en vont à la guerre
et n'en reviesnent gaire.
Guerroyer n'est que tueries,
que diffame et folie.

Le vilain s'esbat pour luy,
mais l'homme gentil
ne s'en mémore gaire.
Roys nous tiesnent en tyrannie,
en oppresse et mespritz.
Princes, barons et nantis,
par vous les manants
ont eu trop de moleste.
Cachez vos argenteries
vos chevances et rubis.

Bientost sonnera minuyt,
et vos felonies
nous les mettrons à chief,
despiecerons vos logis,
danserons sur les bris.

envoyé par Riccardo Venturi - 19/11/2004 - 18:23


GLOSSAIRE DE TERMES ANCIENS ET RARES:

Montjoyes : monceaux
Dès que fine le convis : dès que s'achève le festin
Briches : miettes
Viné : mis en tonneaux
Aprez le joule temps : après la jeunesse
L'yre : la tristesse
Resjoyent les jouvancelles, ancelles : réjouissent les jeunes filles et les servantes
Boutent liesse : donnent de la joie
Amons à nostre appetit : aimons à notre gré
Roberies : vols, brigandages
Maraudes : coquines, drôlesses
Ribaudes : débauchées
Barats : tromperies
Diffame : deshonneur
S'esbat : se bat
Gentil : de bonne naissance
Oppresse : souffrance, douleur
Molestes : tourments
Chevances : fortunes, biens
Nous les mettrons à chief : nous y mettrons fin

19/11/2004 - 18:24



Langue: italien

Versione italiana di Riccardo Venturi (2004)
IL TOURDION DEI VILLANI

Sbafiamoci giorno e notte
montagne di prosciutti
di salsicce
e di pesci pagelli, anche.
E quando finirà il banchetto
non ci saranno che briciole e pan bigio.
Attacchiamoci al barile,
il vino è già stato troppo tempo in botte
e diventa nero aceto.
Beviamo il frutto dell'Angiò
e della vigna a volontà.

Dopo il bel tempo viene il cattivo,
dopo la primavera ci prende
la pioggia la tempeste e il vento,
dopo l'estate lì'autunno
e l'inverno che finisce l'anno.
Dopo la giovinezza,
dopo il buon tempo
ci prendon le lacrime,
l'ira e i tormenti,
dopo il bambino, l'amante,
il padre e l'anno vecchio.

Salti e balli,
feste e corteggiatori rendon felici
le ragazze e le servette.
Suoni e canti,
danno gioia alla vita.
Amiamo quanto più ci piace,
facciamo compagnia
alla bruna e bella Isabella,
alla fedele Viriginia, a Margot carina.

Guardiamoci delle ruberie,
fuggiamo le furfantesse
e le ribalde dai facili costumi:
non ne avremo altro guadagno
che inganni e pasticci.
Troppo spesso i meschini
se ne vanno alla guerra
e non ne tornano più.
Far guerra è solo massacri,
disonore e follia.

Il villano si batte per lui,
ma il nobile
non se ne ricorda proprio.
I re ci tengono in tirannia,
nell'oppressione e nel disprezzo.
Principi, baroni e ricchi,
a causa vostra i contadini
hanno già avuto troppi affanni.
Nascondete le vostre argenterie,
i vostri beni e i rubini.

Presto batterà la mezzanotte
e alle vostre fellonie
metteremo fine.
Faremo a pezzi le vostre case
e danzeremo sulle macerie.

19/11/2004 - 22:46


A riguardo la famosa rivolta guidata da Sébastien Le Balp (uno di cui fu processato, condannato e decapitato......il cadavere!!!) vorrei ricordare che la prima facciata dell'LP del caro Kerguiduff "Chansons en vrac" è interamente dedicata a questi avvenimenti: i testi delle canzoni (scritti prevalentemente dal compianto Gilles Fournel) sono davvero molto incisivi, nondimeno le melodie inventate da Serge e dall'amico (la modestia fatta persona!)Bernard Benoit. Che piacere per me, dopo tantissimi anni, riparlare di queste persone e poter condividere l'opera di, a mio parere, grandi e purtroppo in Italia misconosciuti artisti bretoni!

"Sébastien Le Balp est exhumé. On fait un procès à son cadavre qui est ensuite traîné sur une claie, rompu et exposé sur une roue. Il est décapité puis son corps est enterré à l’église de Kergloff tandis que son crane est recueilli à la chapelle de Saint-Drézouarn (Kergloff). Les meneurs sont torturés, exécutés ou condamnés aux galères. Au milieu de la répression, le duc de Chaulnes a cette phrase terrible : "Les arbres commencent à avoir le poids qu'on leur donne". S’en suit des massacres de femmes et d’enfants, tortures, viols, incendies… Ils s'amusent à voler, ils mirent l'autre jour un petit enfant à la broche. Toutes ces troupes de Bretagne ne font que tuer et voler” (Madame de Sévigné, décembre 1675)"


Gwerz De Sébastien Lebalp

{Refrain:}
Le soir a mis des rougeurs sur les ombres
Voici le temps venu d'une voix qui s'émeut
L'obscur se fait moins pesant près du feu
L'âge perdu vibre sous les décombres

En ce siècle XVII le roi Louis guerroyait
Les paysans pliaient sous l'impôt illégal
La nostalgie bretonne guettait les signes
De l'aube claire et du droit reconnu
Les hommes ont levé des poings déraisonnables
Le notaire à Carhaix s'est fait tête de bande

Et sonne le tocsin quand Sébastien Le Balp
Trace des sillons d'orage sur les murailles

{au Refrain}

Ça brûle et ça pille, ça réclame vengeance
Pour les mots abolis, pour les cordes usées
À tant tirer que la source a saigné
Les petras du Poher font sédition
Les marquis et les ducs sont hommes de dentelles
Tissées dans la prison de la peur et des ronces
Et Sébastien mène ses Bonnets rouges
Mutin têtu par les chemins fiévreux

{au Refrain}

Et Sébastien Le Balp mène ses Bonnets rouges
À l'assaut de l'État solaire autant qu'aveugle
Aujourd'hui Kergrist et demain Morlaix
Ah ! Si la révolte atteignait la mer !

Du château de Tymeur, tout près de Poullaouen
Du château de Tymeur s'en vient le char des morts
La colère poignardée gît sous un drap de lin
Mon gaillard a tari le champ libre de l'homme

Le soir a mis des cendres sur les ombres
Voici le temps perdu de la voix qui s'émeut
L'obscur se fait plus pesant près des flammes
L'obscur se fait plus pesant près du feu



Madame De Sévigné S'En Va En Guerre

La marquise écrivait à cinq heures :
Rien ne va plus au pays de Bretagne
Figurez-vous que la canaille
Comme dit mon ami le duc
Bastonne les huissiers du roi
Et dans leur cave fait ripaille
Figurez-vous qu'on brûle et pille
En la bonne ville de Rennes
Que les gentilhommes se terrent
Comme le ferait jeune fille

La marquise écrivait à cinq heures :

Rien ne va plus au pays de Bretagne
C'est une grande désolation
Et voilà qu'en Basse-Bretagne
On s'agite sous les bonnets
On appelle à la sédition
C'est vrai, ce sont gens sans esprit
Et qui ne parlent même pas français
Pour leur apprendre à mieux parler
Je crois bien qu'il faudrait les pendre

La marquise écrivait à cinq heures :
Rien ne va plus au pays de Bretagne
Ils nomment le duc "Gros cochon"
Jettent des pierres dans sa maison
Font des misères au curé
Et osent affronter l'armée
Pourrai-je regagner Vitré ?
Les chemins ne sont pas très sûrs
C'est un temps à faire pitié
Malgré les baies et les fruits mûrs

La marquise écrivait à cinq heures :
Rien ne va plus au pays de Bretagne
Il vient des troupes en province
C'est l'heure de la punition
Les mutins plient devant les princes
Il y aura de la penderie
Oui, ils méritent bien la mort
On roue, on écartèle, on pend
Cela m'est un rafraichissement
Après ce qu'ils ont fait de tort

La marquise écrivait à cinq heures :
Rien ne va plus au pays de Bretagne
Rennes n'a plus son Parlement
Les bons paient pour les méchants
Comme en pays de conquête
La troupe ruine le pays
Il nous faut l'ordre et la justice
Et le respect que l'on doit au roi
J'attends de pouvoir vous saluer
Et vous promener dans mes bois

La marquise écrivait à cinq heures :
Ça va mieux, beaucoup mieux
Merci au pays de Bretagne



Ronde Du Papier Timbré (trad. breton)

Le ch'val du roi, quoique boiteux
De ne vient d'être ferré
Il va porter en Basse-Bretagne
Scellés et papiers timbrés
Le roi de France a six capitaines
Gens de grande noblesse
Deux sont en selle, deux sur le cou
Les autres s'agrippent aux fesses
Le roi de France a six capitaines
Pour monter sa haquenée
Légère armée qu'a le roi de France
Ah, quelle triste chevauchée !


Le premier porte le pavillon
Et la fleur de lys du poltron
Le second tient une épée rouillée
Qui ne fait peur qu'aux cochons
Le troisième a des éperons de paille
Qu'écorche son haridelle
Le quatrième porte des plumes de coq
Et bave sur sa dentelle
Le cinquième oiseau de malheur
Brandit le papier timbré
Le sixième, une bourse vide
Dernier trésor des Français

Point ils ne furent longs au pays
Pour s'enrichir, nos larrons
À vie de velours et de soie
Comme ils sont gras les cochons
En peu de temps dans nos cantons
Ils ont pris toutes nos richesses
Face avinée, trogne arrondie
Voilà la noblesse française
Pour les transporter on creva
Six beaux chevaux de limons
Sur la route de Quimper à Rennes
Ils sèment la malédiction

Lors de leur arrivée première
Avec leurs timbres au pays
Les paysans vivaient aux champs
Se foutant d' la fleur de lys
Avant qu'ils ne retournent chez eux
Quel chambard dans la contrée !
Il en a coûté à nos bourses
De les avoir requinqués
Mes amis, si ce n'est pas faux
Ce que racontent les vieillards
{x2:}
Du temps de la duchesse Anne
Les Bretons étaient peinards



Répression

{parlé:}
De cet automne-là on se souvient
On est descendant des uns et des autres
Si le rouge est couleur du bel été
Quand se meurt la révolte qui fait pitié

{Refrain:}
Des oiseaux noirs tournoyaient sur les terres
Et les arbres se mirent à pencher
Sous le poids des hommes qu'on leur donnait

Année maudite et maudite la troupe

Qui déchira le peuple soulevé
D'une misère naît d'autres misères
Le chant se défait près du feu éteint

{au Refrain}

Oh ! Sombre la saison que cette guerre
A mis d'épouvantails et de râles
Le galop rouge des chevaux de fer
Glaçait l'âme ancienne des grands chemins

{au Refrain}

Oh ! Morte époque et bien triste vainqueur
Il pleut sur les labours abandonnés
Même le tocsin ne sait plus sonner
Tout un peuple se terre dans sa peur

{au Refrain}

Pour quelques temps encore, il faut plier
Hommes fous au regard de blés lourds
Il faut courber ce front trop tôt levé
Ensemencer la nuit jusqu'à ce jour

Où les oiseaux réapprendront la terre
Et les arbres se dresseront d'orgueil
Sous la poussée de l'homme du printemps

Flavio Poltronieri - 9/1/2016 - 12:38


Flavio Poltronieri - 12/1/2017 - 13:38




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