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« On pourrait commencer par CRISTINI, prénom Didier, 32 ans, gaucher, joue de la guitare depuis
qu’il a 15 ans, il partage son temps entre la musique, la pêche à la mouche et le karaté.
Tout cela serait vrai mais pas suffisant.
Ceux qui pensent que chanter est toujours et systématiquement l’oeuvre d’une vocation d’enfant,
d’une illumination adolescente, d’une passion irrépressible de se présenter aux autres ou d’un besoin
vitale de lumière artificielle dans les applaudissements ne pourront peut-être pas entrer dans l’univers
de CRISTINI, parce que rien de tout cela n’a façonné son parcours jusqu’à la scène.
Il répète sans cesse que « chanter et créer est un acte de résistance, une façon de se déterminer,
de se situer dans l’existence, de vivre avec les autres ».
C’est au travers des penseurs que sont Camus, Ayn Rand ou Hugo qu’il a trouvé sa voie, ce violent
besoin de projeter ce qu’il est aux autres et c’est Brassens, Dylan, Lluis Llach qui lui ont permis de penser
que cela pouvait se faire en chanson.
Il nous emmène à la frontière de la protest song, du folk et de la chanson libre.
Ce chemin, il l’a commencé à 20 ans, lorsque ses études universitaires plantées, il cherche une voie
dans laquelle il pourra vivre la révolte qui le tient depuis toujours.
Tous les chemins mènent à Rome… Et si pendant les années qui vont suivre, il va s’essayer aux reprises
et aux premières compos dans les bars de Lyon, aux écoles de musique et de chansons, aux collaborations
multiples et diverses avec quelques pointures locales de la variété, rien de ce qu’il trouvera n’étanchera sa
soif d’écriture et de composition.
Les petits boulots à accepter pour survivre, les études reprises pour se former et tenir un peu encore,
le travail normé de jeune cadre (dynamique ?) ne suffiront pas à endormir sa révolte. Il démissionne
en 2001, part au coeur de l’Ain, dans un hameau accroché à flanc de montagne, c’est là, entre Lyon et
sa Corse natale qu’il va enfin pouvoir finir de se déterminer et de s’enfoncer dans la voie qu’il a choisie.
6 ans. Six longues années de maquettes, de ratures, d’essais, de gamelles, de réflexion, de retraite,
de recherche, d’écriture, 6 ans pour devenir mûr. 2190 jours au court desquels il rencontrera
Pierre Jouishomme, lors de l’enregistrement de sa première maquette pro.
les années vont amener une vraie collaboration d’écriture et de composition qui débouche en 2007
sur le premier album.
« La grande évasion », paraît en Février 2007 sous le label Anatole (Lyon), malgré les textes et la
puissance qui sortent de ce disque, il manque encore à CRISTINI une dimension qui le pousse rapidement,
toujours avec
la complicité de Pierre Jouishomme à se remettre à la tâche.
18 mois plus tard, les jeux sont véritablement faits, le nouvel album « Les yeux cousus » est sombre et fort,
d’une production plus qu’épurée, pas de reverb, pas d'effets, c’est un cri sourd et long qui sort de tout cela.
Une envie de vivre et de résister, d’aller plus loin.
C’est cela que ce chanteur voulait nous dire depuis longtemps,
c’est aujourd’hui qu’il nous le donne et nous le fait ressentir par la scène